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Tour Occitanie à Toulouse « Geste architectural » du siècle dernier

Crédit Photo : ©Compagnie de Phalsbourg

Les associations requérantes (FNE Occitanie Pyrénées, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, DAL 31 et Non à la Tour Occitanie !) viennent d’apprendre que notre pourvoi en cassation formé contre la décision du 15 avril 2024 de la cour administrative d’appel de Toulouse contre le permis de construire de la tour Occitanie, a été déclaré irrecevable par le Conseil d’État ce 5 novembre 2024.

Nous prenons acte de cette décision qui permet au promoteur « La Compagnie de Phalsbourg », maintenant que tous les recours juridiques sont purgés, de démarrer la mise en œuvre d’un projet à contre courant de l’adaptation au changement climatique.

L’augmentation de la fréquence des événements climatiques dramatiques, encore récemment près de chez nous à Valence et Barcelone, l’érosion des ressources, l’obligation de la prise en compte des mobilités, la nécessité d’agir concrètement et durablement contre les émissions de gaz à effets de serre (GES) rendent ce projet aberrant. Pour de nombreux citoyens, pouvoir encore envisager un tel projet pharaonique au mépris des impacts de sa construction et de son fonctionnement est impensable.

Depuis la signature du permis de construire (juillet 2019), les incidences climatiques, énergétiques, économiques et sociales se sont aggravées, il n’est pas possible de continuer à l’ignorer.

Nous appelons le promoteur à une réflexion responsable ; dans l’intérêt des toulousains, il doit prendre en compte les enjeux environnementaux, concevoir ses projets avec des exigences de sobriété et d’adaptation aux évolutions climatiques et économiques pour la préservation de leur santé, de leur bien-être, et de ceux de leurs enfants. Les aménageurs devraient être à l’écoute des citoyens et des scientifiques et susciter plus de concertation.

Nous avons besoin collectivement de projets urbains respectueux de ces contraintes avec l’utilisation de matériaux biosourcés, locaux, non émetteurs de GES, réduisant les consommations de ressources et préservant la biodiversité et les espaces naturels. Ce projet de gratte-ciel en plein cœur de Toulouse est antidaté et ne répond pas aux exigences d’un urbanisme responsable pour l’avenir. Il en est même un contre-exemple criant : dans ce mastodonte de 80 000 tonnes de béton (important générateur de GES) et de verre, il n’y a ni récupération d’eau, ni de production d’énergie !

La Tour Occitanie, si elle se construit, sera un énorme créateur d’îlot de chaleur mortel l’été, et multipliera la circulation routière et l’exposition à la pollution aux abords du quartier Matabiau.

Nous devons tirer les leçons des catastrophes climatiques et la pertinence de chacun des projets d’infrastructure ou de construction d’ampleur devrait être évaluée à l’aune de ces enjeux.