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Les PFAS et leurs conséquences

Nous vous proposons de faire le point sur un sujet d’actualité par mois concernant la santé environnementale.

En santé environnementale nous faisons le lien entre l’état de santé de l’Homme mais également celui de l’environnement. L’état de santé est déterminé par plusieurs facteurs notamment environnementaux souvent liés à l’activité humaine. L’origine des maladies n’est pas seulement dû à notre génétique, mais également à tous les facteurs qui nous entourent. Selon l’OMS, il existe quatre classes de polluants :

  • Physique (exposition aux champs électromagnétiques, wifi, micro-ondes, fibres d’amiante, plomb etc.),
  • Chimique (exposition aux substances chimiques synthétisées dans nos cosmétiques, alimentation etc.),
  • Biologique (exposition aux pollens, poils, acariens, moisissures etc.),
  • Sociaux & Psychosociaux (conditions de travail, de logement, stress chronique etc.).

La finalité est de prendre soin de notre planète, de notre santé et de la biodiversité. Nous parlons du concept « One Health », ou encore « une seule santé », entre l’animal, l’humain et la biodiversité.

En France métropolitaine, la quasi-totalité du territoire est concernée par cette pollution.

Suite au premier article qui abordait l’histoire, le contexte et le coût des PFAS ou substances per- et polyfluoroalkylées, nous allons ici parler des conséquences de ces polluants éternels sur l’environnement et notre santé. Nous finirons par quelques idées d’alternatives pour les éviter au quotidien avant qu’ils soient interdits, on espère.

Les conséquences sur l’environnement

Les eaux douces sont contaminées à cause des rejets d’activités agricoles intensives et des industriels. Une récente étude mettant en lumière la teneur de polluants éternels dans les eaux en rivière d’Europe démontrent que le niveau de PFAS analysé est alarmant, notamment l’acide trifluoroacétique, ou TFA. Le TFA provient de certains désherbants et fongicides, ou des gaz fluorés réfrigérants.

En mai 2024, l’ARS Occitanie a dévoilé les résultats de sa campagne d’analyses de 20 PFAS dans l’eau de consommation. Au total, sur les 326 prélèvements réalisés sur des eaux brutes (avant traitement) 3 sont non conformes : captage les Horts dans la commune de Lunel Vieil (34), captage du Ratier dans la commune de Narbonne (11) et le mélange de captages Gravière Lagarde (31) dont les résultats sont 7,5 fois supérieur aux normes (751 ng/l pour un seuil à 100ng/l pour les eaux distribuées).

Ce site alimente le nord-toulousain (environ 100 000 personnes) lors de l’arrêt d’activité du canal latéral de la Garonne. En revanche, les analyses ne montrent pas l’origine des contaminations. D’autres sites font état de surveillance présentant des taux entre 50 et 100 ng/l notamment 3 dans les Pyrénées-Orientales.

La rivière l’Aussonnelle à Seilh (31) présente également des teneurs inquiétantes de polluants.

source : ARS Occitanie – prélèvements réalisés le 26/04/2024

De plus, le rejet dans l’environnement de certains déchets mal recyclés pollue les sols ainsi que les anciens lieux de grands feux de forêts où les mousses anti-incendie ont été utilisés.

Un adulte respire environ 15 000 fois par jour, un enfant encore plus, mange au moins 3 fois et boit environ 1,5l d’eau par jour. Nous pouvons donc en déduire que si son environnement est pollué alors sa santé le sera aussi.

Quels sont les effets sur la santé ?

Selon l’étude « ESTEBAN », entre 2014 et 2016, sur l’imprégnation des français face aux PFAS (17 recherchés), 100% des 993 adultes et enfants étudiés sont positifs aux PFOA et PFOS.

Les PFAS sont des perturbateurs endocriniens, ces polluants vont donc interférer avec notre système endocrinien, et engendrer plusieurs problèmes de santé notamment au niveau hormonal.

Les conséquences sur la santé des PFAS
EFSA, European Food Safety Authority 

Certains cancers, comme celui de la prostate, du rein, cérébral (glioblastome) se développent plus dans certaines régions, notamment aux alentours des sites industriels utilisant ces molécules.

Une réponse vaccinale réduite pourrait avoir un impact majeur de santé publique. Il est temps d’enclencher le principe de précaution et protéger la population.

De nombreuses questions émergent sur ces questions : Qu’est-ce qu’une victime de pollution ? Comment sanctionner les atteintes aux milieux, aux personnes, et aux générations futures ?

Qui est responsable ?

Selon le journal Le Monde, ces atteintes sont des “Crimes industriels facilité par l’Etat“.

Les solutions et alternatives pour réduire notre exposition

A l’heure actuelle, les PFAS ne sont pas obligatoirement mesurés dans les eaux de consommation humaine (robinet + eau en bouteille). Pour limiter leur teneur vous pouvez acheter des filtres de charbon actif qui se fixent directement au robinet.

Concernant l’exposition dans l’alimentation, il est conseillé de changer ses poêles en téflon par des poêles en inox, fonte, acier ou céramique. Dans tous les cas ne restez pas avec une poêle rayée car le dégagement de ces substances sera amplement majoré.

Attention également aux cartons de pizza, fast food, imprégnés de PFAS (film à l’intérieur) pour leurs propriétés étanchent aux matières grasses et non adhérentes. Vous pouvez dans ce cas, amener votre propre contenant, en verre de préférence.

Pour les cosmétiques, préférez des cosmétiques labellisés BIO et de compositions simples.

Pour les vêtements, il existe notamment des marques françaises qui proposent des gammes sans PFAS.

Ces polluants « accompagneront l’humanité pendant des centaines, voire des milliers d’années » mais nous pouvons limiter les expositions et inciter les pouvoirs publics à faire évoluer la réglementation, au nom de notre santé et de la santé de notre planète.

Lisa Bonal
VSC FNE OP