Le film « Gestion de l’eau – Sivens : un cas d’école » recueille des témoignages d’acteurs du projet de territoire du bassin versant du Tescou (PTGE Tescou), du directeur de FNE Midi-Pyrénées et d’une agricultrice de la vallée. Co-financé par Attac Tarn, le Collectif Testet et Nature & Progrès Tarn, ce film a été réalisé par FNE Midi-Pyrénées.
Le film
Articulé autour de 5 chapitres, le film apporte le point de vue de plusieurs acteurs locaux sur le PTGE du bassin versant du Tescou lancé en mars 2017, rappelle l’importance des zones humides pour la biodiversité, montre l’intérêt de stocker l’eau dans le sol grâce à l’agroécologie, explique le cycle de l’eau sur le bassin et propose des idées de projets pour un territoire vivant.
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Les chapitres
Chapitre 1 – Le Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau du bassin versant du Tescou
En 2012, Philippe MARTIN introduit la notion de « projet de territoire » qui s’applique à tout projet de réserve d’eau en quête de financement de la part des Agences de l’Eau.
Nommé Ministre de l’Environnement, celui-ci octroie une dérogation au projet de barrage de Sivens et fait publier les arrêtés d’autorisation en octobre 2013.
En juillet 2014, la Commission européenne avertit qu’une procédure d’infraction va être engagée contre la France pour non-respect des directives européennes. Malgré cela, les travaux démarrent le 1er septembre 2014 et ne s’arrêteront que le 26 octobre, suite à la mort de Rémi Fraisse.
Le projet est définitivement abandonné en décembre 2014 et jugé illégal le 30 juin 2016.
En juin 2015, une circulaire gouvernementale définit les contours d’un « projet de territoire »
Après un audit patrimonial réalisé en 2016, le PTGE Tescou démarre officiellement en mars 2017.
Chapitre 2 – Biodiversité : l’importance des zones humides
85 % des zones humides ont disparu en 3 siècles. Aussi, il est important de préserver celles qui restent et de restaurer celles qui ont été dégradées. Rétablir l’alimentation en eau d’une zone humide est la clef d’une bonne restauration. Ensuite la vie qui en dépend s’installe.
La zone humide du Testet a été dégradée lors des travaux du projet de barrage de Sivens.
Suite à son abandon, les travaux de restauration menés au troisième trimestre 2017 ont permis de rétablir l’essentiel de son alimentation en eau.
Chapitre 3 – Agriculture : l’agroécologie
L’homme a une empreinte sur la Terre. Il y a deux courants de pensée.
Pour l’un, la technologie nous permettrait de réparer nos erreurs, pour l’autre la nature a ses limites. A nous de ne pas lui prendre plus qu’elle peut nous donner.
Quelques agriculteurs pensent qu’il y a besoin d’un barrage. La plupart pensent qu’ils ont surtout besoin d’être accompagnés pour développer les circuits de proximité et mettre en œuvre des pratiques adaptées au changement climatique, qui est déjà une réalité.
Ne miser que sur le stockage d’eau dans des retenues est une mauvaise solution.
L’agroécologie consiste à produire avec la nature, et cela commence par donner à manger à la vie dans le sol, en restituant une partie de la production pour le fertiliser et à ne pas déstructurer le sol par les labours.
En stockant du carbone dans le sol, nous réduisons les effets du changement climatique et en y stockant de l’eau, nous réduisons notre dépendance à l’irrigation.
Chapitre 4 – L’eau : une ressource précieuse
Sur le bassin du Tescou, il y a quelques 320 retenues qui stockent environ 6 millions de mètres cube. Excepté pour quelques endroits particuliers, il n’y a globalement pas de manque d’eau sur ce bassin.
Pour certains prendre de l’eau l’hiver pour irriguer l’été en la stockant dans des retenues, est un évidence. Avec le changement climatique, la réalité est plus complexe.
Alors que la pluviométrie reste stable, la température augmente, même l’hiver.
Cette hausse de température provoque une augmentation de l’évapotranspiration des plantes, ce qui diminue les possibilités de remplissage des retenues. C’est l’effet ciseau.
Pour retarder les conséquences de l’effet ciseau, nous avons proposé le scénario « agroécologie et ressources en eau ». A l’opposé d’une stratégie de course au stockage d’eau, ce scénario permet de conserver de l’eau grâce à l’agroécologie pour des sols vivants, tout en optimisant les retenues existantes.
Chapitre 5 – Des projets pour un territoire vivant
Des circuits de proximité existent déjà sur le territoire du Tescou, notamment en bio. On y trouve des productions animales diversifiées, du maraîchage, des céréales, du pain, du miel ou encore de la bière. Ces circuits rassemblent les achats groupés, les AMAP, la vente sur les marchés, en magasins de producteurs, à la ferme ou lors d’évènements. Le développement des circuits de proximité est soutenu par beaucoup d’agriculteurs de la vallée du Tescou.
La structuration de filières alimentaires territoriales permettrait également d’approvisionner en productions locales les restaurations collectives.
La zone humide du Testet, dernière zone humide d’importance du bassin versant, est riche d’une biodiversité spécifique qui pourrait être valorisée dans le cadre d’une Réserve Naturelle Régionale. Cela permettrait d’associer le respect de la zone humide à l’agriculture, au tourisme et aux animations scolaires ou tout public.
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