Ce mardi 31 janvier 2023, le tribunal correctionnel de FOIX vient de condamner un éleveur pour avoir tué 2 Vautours fauves en août 2022 à AUZAT (09). FNE Midi-Pyrénées et le Comité Ecologique Ariégeois qui s’étaient constituées parties civiles, ont plaidé la nécessaire cohabitation de l’Homme avec cet oiseau protégé rendant de nombreux services environnementaux.
Le Vautour fauve, un allié de longue date des éleveurs
Le Vautour fauve est l’un des grands rapaces emblématiques des Pyrénées, au même titre que le Gypaète barbu, le Vautour percnoptère ou encore l’Aigle royal. Son existence est, depuis l’antiquité, étroitement lié à la pratique de l’élevage.
En se nourrissant des cadavres d’animaux, il joue un rôle majeur dans le fonctionnement de l’écosystème montagnard en assurant un l’équarrissage naturel, et en évitant la propagation de maladies parmi le bétail et la faune sauvage.
Malgré son bon état de conservation, ce rapace est encore régulièrement menacé
Même si cette espèce est actuellement classée en « préoccupation mineure » sur le territoire national, la population des vautours reste très fragile pour des causes diverses: intoxication au plomb par les viscères de gibier laissé sur place, pâles d’éoliennes, mortalité due aux médicaments administrés aux animaux avant leur mort, ou encore la grippe aviaire qui a contaminé les vautours et a réduit le taux d’envol des jeunes de plus de la moitié en 2022.
Des tirs de cet oiseau sont également régulièrement recensés par les associations naturalistes.
Le juge pénal sanctionne la destruction d’une espèce protégée depuis 1972
Durant l’enquête, l’éleveur qui était seul sur les lieux, avait nié avoir entendu ou vu quoi que ce soit durant la période correspondant à la mort de ces 2 individus, retrouvés à proximité d’une brebis morte. Les enquêteurs avaient néanmoins retrouvé lors de leur perquisition dans la cabane pastorale, une carabine à lunette chargée présentant de la terre fraiche en bout de canon, un étui mouillé, des balles sorties, etc.
Dans son jugement du 31 janvier 2023, le tribunal correctionnel de FOIX condamne le responsable d’une amende délictuelle de 3.000 euros dont 2.000 euros avec sursis, et prononce une peine complémentaire d’interdiction de détention d’une arme pendant 3 années.
Pour Daniel STRUB, administrateur de l’association le Comité Ecologique Ariégeois :
« Ces agissements sont inacceptables et incompréhensibles quand on connaît les services éco-systémiques rendus par ce rapace. Espérons que cette condamnation puisse dissuader d’autres éventuels contrevenants de porter atteinte aux espèces protégées. »
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