Le choix d’une société inégalitaire et écocidaire au détriment d’une société sociale et écologique se révèle avec cette réforme des retraites en cours. Alors qu’ Emmanuel Macron prône un système productiviste, profondément injuste et destructeur de l’environnement, ce sont les plus précaires d’entre nous qui en pâtirons les premiers.
Si les luttes du mouvement ouvrier ont permis de libérer du temps hors du travail, une des plus grandes avancée sociale de l’après-guerre fut l’instauration de la retraite par répartition grâce à Ambroise Croizat qui souhaitait que la Sécurité sociale libère « les Français de l’angoisse du lendemain » et que la retraite cesse d’être « l’antichambre de la mort » pour devenir « une nouvelle étape de la vie ».
Cette retraite a ainsi permis de casser la « fatalité » de la pauvreté de la vieillesse à partie des années 70′ au cours desquelles le taux de pauvreté des seniors fut divisé par 4.
Malheureusement nous assistons à un grand bon en arrière. Depuis le passage de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, une augmentation de 157 % des seniors au RSA a eu lieu, jugés non désirables. Actuellement la moitié des plus de 60 ans ne travaillent pas, 30% des ouvriers sont en situation de précarité. Cet allongement de l’âge légal de départ à la retraite et du nombre d’années de cotisation va en premier lieu faire pâtir les femmes qui sont déjà 40 % à partir à la retraite avec une carrière incomplète et 30 % à travailler à temps partiel.
Qui plus est 70 % des emplois associatifs sont occupés par des femmes. La Confédération Paysanne nous rappelle aussi que « les paysannes, souvent avec des carrières incomplètes, ayant travaillé avec des sous-statuts voire sans être déclarées, seront doublement pénalisées ».
Et alors que pour Greenpeace « cette réforme des retraites injuste pèse sur les catégories les plus précaires, or ce sont déjà celles les plus vulnérables face au changement climatique et les plus exposées aux pollutions environnementales », la DARES nous apprend que depuis les années 80′ les contraintes physiques au travail sont passées de 12% des travailleurs concernés à 34 % des travailleurs qui aujourd’hui subissent dans leurs corps ces contraintes.
Le recul à 64 ans ne fera qu’aggraver cela. Ajoutons à l’instar de L’alliance écologique et sociale que « cette réforme entraînera également un recours accru aux régimes de retraites supplémentaires qui alimentent des fonds spéculatifs privés : ceux-ci sont parmi les premiers financeurs d’activités néfastes pour l’environnement »
Plus généralement pourquoi devrions nous travailler plus et plus durement alors que les gains de productivité n’ont cessé d’augmenter mais qu’ils ont majoritairement favorisé que les actionnaires et aggravé la consommation de besoins artificiels, l’ extractivisme et l’industrialisation au dépend de ce qui nous entoure ? Si le pouvoir a toujours cherché à contrôler le temps des citoyens, nous revendiquons ce nouvel âge de la vie afin de construire d’autres rapports sociaux plus qualitatifs qui ne cherchent plus à rentabiliser le peu de temps hors travail laissé actuellement. Un temps libéré qui permette aussi de dénoncer plus facilement la logique économique destructrice actuelle : « La retraite, c’est aussi un moment où on acquiert une plus grande liberté pour exprimer ses convictions » affirme justement l’ association Bretagne Vivante. En outre, plus de la moitié des responsables d’association sont des retraités « avec le recul de l’âge de départ à la retraite, ils seront plus usés par le travail, et ils auront moins d’énergie à consacrer à la biodiversité. Ou alors ils feront des missions plus ponctuelles, plus courtes » constate la LPO. En outre et alors que 12,7 millions de bénévoles sont actifs dans les 1,3 millions d’associations, 52 % des seniors sont membres d’au moins une association.
En octobre 1950 Ambroise Croizat prévenait : « Jamais nous ne tolérerons que soit renié un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir, et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès. »
MANIFESTATIONS MARDI 31 JANVIER 2023 :
. A TOULOUSE, défilé commun des organisations environnementales, derrière une banderole « JUSTICE SOCIALE & ECO.LOGIQUE » :
📍 RDV à 9h45 Toulouse / Saint-Cyprien – en bord de Jardin Raymond VI (dans l’alignement avec la statue boyau rose, à la fin des vélib).
. Ailleurs dans la Région, retrouver la liste des points de départs de manifestations notamment ici : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/nationales/carte-des-mobilisations-pour-le-31-janvier/
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