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Consultation du public : projet d’arrêté suspendant la chasse au Grand Tétras

Suite à la mobilisation de notre mouvement associatif, depuis plus de 14 ans, contre la chasse au Grand Tétras dans les Pyrénées, le ministère de la transition écologique soumet à consultation du public (jusqu’au 10 août 2022 inclus) un projet d’arrêté suspendant sa chasse pour une durée de 5 années.

Cette consultation fait suite à la décision du Conseil d’Etat du 1er juin 2022, enjoignant au ministre de signer un moratoire avant le 15 juillet 2022.

Vos contributions sont importantes pour obtenir ce moratoire, mobilisons nous tou-te-s pour voter POUR cette suspension !

Voici quelques éléments que notre fédération vous propose de reprendre dans vos observations durant cette consultation publique qui se déroule du 21 juillet 2022 au 10 aout 2022 :

  1. Je suis tout à fait favorable à ce moratoire suspendant la chasse au Grand Tétras pendant cinq ans, eu égard à la gravité de la situation de cette espèce qui a perdu 80 % de ses effectifs dans les Pyrénées depuis 1960, qui est en mauvais état de conservation, et afin de respecter les obligations qui découlent des objectifs de la directive européenne 2009/147/CE concernant la conservation des oiseaux sauvages.
  2. Pendant que les milieux à tétras subissaient un bouleversement radical ces soixante dernières années (créations puis extensions de stations de ski, créations de routes forestières (des milliers de km), de routes « pastorales », qui ont détruit physiquement des centaines de places de chant, de zones de nourrissage ou d’hivernage pour le Grand Tétras, les chasseurs tuaient dans la deuxième moitié du XXème siècle des centaines de tétras chaque année (largement plus de 500 par an dans les années 1970, des centaines encore dans les années 1980 (exemple 265 en 1989), et encore plus de 100 par an dans les années 1990  (exemple 120 en 1994 et encore 100 en 1999.) Entre les destructions de milieu de grande ampleur, la sur-chasse et le braconnage « traditionnel » et récurrent, il y a eu un effet ciseau dramatique,  il était donc parfaitement logique que les populations de Grand Tétras s’effondrent (moins de 2000 coqs survivent en 2022 dans les Pyrénées Françaises). Si les « prélèvements » par les chasseurs ont fortement diminués depuis cette époque de massacre insensé, c’est  non pas par esprit de responsabilité des chasseurs, mais plutôt en raison de la chute dramatique des effectifs de l’espèce, et aussi des 54 actions juridiques gagnées par nos associations de protection de la nature pyrénéennes contre des arrêtés d’autorisation de « prélèvements », qui ont contraint les préfets concernés à restreindre peu à peu les quotas chassables.
  3.  Bien entendu, depuis 1960, aucune action contre les destructions de milieux à Grand Tétras n’a été menée par les fédérations de chasse des Pyrénées (FDC) contrairement aux jeunes associations de protection de la nature pyrénéennes (APNE) qui, dès 1985, ont initié de nombreux combats juridiques, souvent avec succès contre des créations ou extensions de stations de ski, et des luttes citoyennes contre des créations de routes forestières ou « pastorales » très préjudiciables au milieux à Grand Tétras. Non seulement les fédérations de chasse n’ont pas soutenu ces actions de préservation des milieux mais elles ont même souvent reproché violemment aux APNE leurs procédures. Les quelques actions d’ «amélioration» du milieu resté intact entreprises par les chasseurs, parfois à grand renfort de subventions, notamment par les programmes européens Gallipyr et Habios, sont en réalité très marginales et ponctuelles et n’ont eu aucun effet sur le rétablissement de la population de Grand Tétras.

Pour toutes ces raisons, pour la préservation et l’augmentation des populations de Grand Tétras, il est indispensable que le moratoire sur la chasse au Grand Tétras soit effectif pour au moins 5 ans.