Les dirigeants de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs appellent de plus en plus souvent à manifester contre ceux qu’ils disent leur créer des contraintes sur l’usage de l’eau et l’environnement.
Encore une fois, les responsables de ces syndicats détournent la colère légitime des agriculteurs en difficulté en leur désignant un bouc émissaire de circonstance :
► pour les éleveurs, c’est l’ours et les APNE,
► pour les cultivateurs, c’est le Chabot.
Les manifestants se trompent de cible car nous avons tous besoin d’une agriculture nourricière, réellement respectueuse des personnes et de l’environnement. En défendant l’eau et les cours d’eau, les associations défendent l’intérêt général.
- Ils se trompent quand ils nous combattent, alors que nous défendons la santé de tous, y compris la leur : à cause de l’agriculture chimique, il n’y a plus aujourd’hui une seule goutte d’eau sans pesticides dans les plaines ariégeoises de grandes cultures. Ce n’est bon pour la santé de personne.
- Ils se trompent quand ils nous combattent parce que nous défendons les cours d’eau et tout le réseau chevelu. Qui n’a pas besoin de rivières en bonne santé et pleine de vie ? Qui n’a pas de contrainte(s), dans son travail surtout quand elles sont d’intérêt général ?
- Ils sont trompés pour ce qui est de Montbel quand leurs dirigeants ne disent rien, alors que le projet Coucoo va les priver de 5,5 Millions de m3 d’eau destinés initialement au dépannage de l’agriculture, tout ça pour faire du lac sud une boîte à touristes de luxe.
- Ils sont trompés, quand on les met en concurrence avec des productions à bas coût qui viennent de l’autre bout de la planète et qui elles, n’ont aucun respect de l’environnement.
C’est là qu’ils subissent des atteintes inadmissibles à leur profession, leur moyen de vivre et de travailler. - Ils sont trompés par des dirigeants friands d’une agriculture d’affaires a laquelle la plupart d’entre eux n’aura jamais accès.
Ce qui est certain, c’est que ce qui se passe là, avec ces manifestations « contre ceux qui leur mettent des entraves » comme ils disent, ne résoudra jamais rien des difficultés dans lesquelles une grande partie du monde agricole est engluée. - De nombreux agriculteurs en Ariège se sont tournés et se tournent vers l’agro écologie et le bio. Ceux-là ne s’en trouvent pas plus mal, bien au contraire. Les jeunes en particulier y trouvent un sens à leur métier, une raison de confiance dans l’avenir. Ils sont tout de même 573 exploitants à avoir fait ce choix en Ariège, sur 31 000 hectares : c’est 25% des exploitations et 24% des surfaces de notre département.
- Oui nous défendons un environnement sain, exempt de produits chimiques, mais, non, ce n’est pas « contre les agriculteurs » et oui ils nous trouveront à leurs côtés pour défendre le juste prix de leur travail, les circuits courts, la proximité, et les aider au bio, au durable.
Tous les ruraux ne sont pas désireux d’en découdre à tout prix avec leurs concitoyens !
Varilhes le 31 janvier 2021
Photo © Philippe Georget/France 3
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