Contrairement aux victimes de charges des vaches en estive
Lundi 9 août 2021
Une charge d’intimidation d’un ours vient de se produire sur un berger, à juste titre choqué par cet évènement. Cela s’est terminé sans contact ni blessure. Notons que si l’ours avait voulu blesser le berger, il en avait la capacité physique et il n’en a rien été.
Devant l’hystérie collective orchestrée systématiquement par certains élus et organisations anti-ours, il convient de remettre en perspective ces événements.
De 1996 à 2021, on décompte 9 charges d’ours dans les Pyrénées, en général des femelles suitées, envers des randonneurs, des chasseurs ou des bergers. Ceux-ci en ont été quittes pour une bonne frayeur, sauf un chasseur blessé au bras en tombant.
De 2010 à 2020, sur le seul versant français, on dénombre au moins 23 randonneurs ou chasseurs blessés, pour la plupart grièvement, et un tué, par des bovins en estive. Un recensement loin d’être exhaustif, car tiré de la presse. Il ne prend donc pas en compte les très nombreuses charges n’ayant heureusement pas fait de victimes, ni les éleveurs attaqués par leurs propres bêtes (voir les statistiques de la MSA).
Curieusement, ces évènements dramatiques sont ignorés par ces mêmes élus anti-ours, qui ne portent pas plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui », ni a fortiori ne demandent la suppression du pastoralisme bovin.
Aux yeux de ces élus et organisations anti-ours, il semble donc que la vie humaine n’a pas la même valeur selon l’animal, si ce n’est pour être opportunément instrumentalisée dès qu’il s’agit de vouloir éliminer l’ours et de défendre certains intérêts corporatistes.
Rappelons que les charges d’intimidation des ours peuvent se produire en cas de rencontre à courte distance quand l’ours est surpris et se sent menacé. Une charge d’intimidation n’est pas une attaque. Dans le cas présent, rencontrer un homme, la nuit, alors qu’il essaie d’éviter une prédation peut être interprété par l’ours comme une agression et provoquer une charge d’intimidation.
Comme le nombre d’ours augmente, il y aura de plus en plus de rencontres, voire de charges d’intimidation, comme il y a tous les ans des accidents mortels ou graves avec des vaches, des chiens, des sangliers, des cerfs, etc. que l’on trouve « normaux ».
La quasi-totalité des estives en Ariège ne pratique pas le triptyque de protection complet requis (berger + chiens + parc de regroupement nocturne électrifié). La plupart des troupeaux sont en couchade libre, alors que, dans ce cas l’approche d’un prédateur a cinq fois plus de chances de se transformer en prédation réussie, même en présence de chiens, que si le troupeau est à l’abri derrière un obstacle électrifié.
Personne ne demande le retrait des vaches et des chevaux de la montagne malgré de regrettables accidents. La cohabitation avec l’ours est tout aussi possible en s’en donnant les moyens, qui existent, et en bannissant une mauvaise foi bien trop présente chez les opposants.
La richesse est dans la diversité. La montagne vit et n’est pas réservée au lobby agricole.
Contact Presse
Thierry de Noblens
Tel : 05 62 01 48 90
Les associations membres de CAP – Ours :
Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), Comité Écologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco- Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi- Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Nature en Occitanie, Pays de l’Ours – Adet (Association pour le Développement Durable des Pyrénées), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest – Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société nationale de protection de la Nature (SNPN), Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.
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