Au moment où l’on fête le 25e anniversaire des premiers lâchers d’ours dans les Pyrénées, et où l’on découvre les 3 nouveaux oursons de la femelle Sorita, l’État lance discrètement une consultation publique pour capturer l’ours Goiat.
Nous lançons un appel à tous les amis de l’ours, des Pyrénées et de la Nature pour dire NON à la capture de Goiat dans le cadre de cette consultation.
Pourquoi répondre à cette consultation ?
1. L’ours Goiat n’est pas un ours anormal
Un protocole dit « ours à problèmes » précise les conditions dans lesquelles une intervention est justifiée pour intervenir sur un ours.
Goiat n’est ni familier, ni anormalement prédateur, ni agressif et dangereux pour l’homme. C’est au contraire un animal discret et farouche qui a pu avoir par le passé des comportements atypiques qui, soit ont été corrigés (comme l’attaque de ruches), soit qu’il n’a plus commis (comme l’attaque d’équins, que l’on a plus constaté depuis 2018).
On lui reproche récemment deux attaques sur des troupeaux mal ou non-protégés et d’être entré dans une bergerie pour prédater deux jeunes moutons. Bien que très rare, ce comportement a déjà été observé en 2000, 2003 et 2007, impliquant à chaque fois un ours différent, sans qu’il y ait eu pour autant de récidives. Ce sont des faits certes regrettables mais qui ne justifient pas de capturer un ours, d’autant qu’il a déjà été équipé d’émetteur sans que cela permette de prévenir des attaques.
Goiat est peut-être un ours atypique mais ce n’est pas un ours anormal et le capturer pour l’équiper d’un émetteur ne servira à rien.
Pour rappel, l’approche des villages durant la nuit à cette période de l’année, n’a rien d’étonnant puisque les troupeaux sont parqués à proximité. Ce type de comportement est largement documenté sur les Pyrénées depuis toujours et ne peut être considéré anormal comme le précise le protocole « ours à problème » à propos de la définition d’un ours familier :
« Signalons que des approches temporaires de zones habitées, dans le cadre de déplacements habituels d’un ours (alimentation, déplacement nocturne, lieu de passage obligatoire à cause du relief…) ou des rencontres à distance respectable (>100 m) n’entraînant pas la fuite immédiate de l’animal ne peuvent être considérés comme un comportement à problèmes. »
2. Le protocole d’intervention sur les « ours à problèmes » n’est pas respecté
Les concertations prévues n’ont pas été réalisées et les étapes du protocole ne sont pas respectées. Tout semble fait « à marche forcée » non pas pour corriger un éventuel comportement problématique de cet ours mais pour s’en débarrasser …
Ainsi, la phase d’effarouchement (phase 2 du protocole) n’a duré qu’une semaine car l’ours n’est pas revenu et n’a plus attaqué de bétail. Cette phase a donc été interrompue et l’application du protocole aussi. Par conséquent, il n’y a aucune raison de passer à la phase suivante de capture pour l’équiper d’un GPS dans l’intention sans doute de préparer la phase ultime de retrait de l’animal du milieu naturel.
Le seul vrai problème de cet ours est que les opposants focalisent sur lui suite à son suivi GPS pendant 4 ans et veulent absolument sa peau. L’État réagit plus à la pression des opposants qu’à un problème de comportement qui n’est pas avéré. Ce n’est pas la vocation de ce protocole.
3. La seule vraie solution réside dans la protection des troupeaux
La seule action préventive efficace est la protection des troupeaux. Elle n’est pas suffisamment généralisée et optimisée pour inciter les ours à se tourner vers d’autres sources de nourriture. Capturer Goiat n’y changera rien.
Comment répondre à la consultation ?
Rendez-vous avant le 5 juin sur la page web de la consultation pour avoir plus d’informations et postez votre commentaire sur la page prévue à cet effet. Il est important de personnaliser votre réponse et de ne pas faire un simple copier-coller des arguments proposés, pour que votre réponse soit bien comptabilisée lors de la synthèse de cette consultation.
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