Jeudi 11 Mars 2021 : Visioconférence – débat “Fukushima 2011-2021 : de l’emprise à l’impasse nucléaire”
Visioconférence suivie d’un débat avec :
- Christine Fassert, socio-anthropologue, chercheure-associée au CETCOPRA de Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle a coordonné le projet de recherche franco-japonais SHINRAI et a été licenciée par l’IRSN pour insubordination en septembre 2020
- Rémi Scoccimarro, géographe, maître de conférences en langues et civilisation japonaises à l’Université Toulouse Jean-Jaurès, il est détaché depuis 2016 à la Maison Franco-Japonaise de Tokyo (Umifre19 MEAE/CNRS).
Après avoir brièvement rappelé les aspects fondamentaux des catastrophes du 11 mars 2011, Rémi Scoccimarro exposera comment, en dépit d’une décontamination plutôt efficace, les territoires frappés par l’accident de Fukushima restent confrontés à une impasse sociale et économique profonde. C’est la différence essentielle d’avec les régions où le seul tsunami a frappé : s’il a provoqué un nombre incomparable de victimes immédiates, le relèvement y est bien en marche. Mais au prix d’un saccage profond, irréversible, et parfois proprement insensé, des espaces littoraux hérités. Dix années après le 11 mars 2011, cette catastrophe qui n’avait rien de naturelle, et les choix opérés pour la reconstruction, interrogent profondément nos modèles de développement, nos rapports de prédation-consommation du milieu et de l’espace, et les choix technicistes de gestion des aléas, au Japon comme en France.
Christine Fassert exposera ensuite les conséquences pour la population de la préfecture de Fukushima de la politique menée par le gouvernement japonais, en centrant notamment sur la question du zonage comme outil de gestion des territoires contaminés (choix d’évacuation, seuil radiologique retenu, …) et sur les critiques qui ont émergé dans l’espace public, en montrant ainsi certains enjeux démocratiques et éthiques de la politique menée après l’accident nucléaire. Elle évoquera aussi le rôle difficile des maires, chargés par les autorités gouvernementales de mettre en œuvre une politique globale de « retour à la normale », et tiraillés entre ces injonctions et les souhaits de leurs administrés, et aux regrets de certains experts et responsables, confrontés sans préparation à la gestion de ce qui n’était pas envisageable : un accident nucléaire majeur. Elle montera aussi que comprendre les conséquences d’une catastrophe comme l’accident de Fukushima implique d’inscrire cet évènement dans un temps long, en montrant la répétition de « motifs » déjà présents au moment de l’accident de Tchernobyl (1986), de Mayak (1957), ou même des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
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