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Halte aux carrières temporaires !

Suite à notre précédente lettre ouverte pour dénoncer l’illégalité des projets de carrières temporaires de la société NGE au bénéfice du projet autoroutier Castres-Toulouse, Mme Barbara Pompili, Ministre de la Transition Ecologique, nous a renvoyés vers la préfète du Tarn (compétente dans ce dossier). Faute d’obtenir un rdv avec cette dernière, quatre représentants du collectif Stop Carrière ont été reçus le 15 janvier 2021 par le sous-préfet de Castres François PROISY. A cette réunion, étaient présents Frédéric Berly (DREAL Tarn Aveyron) et William Lefebvre (service environnemental de la Préfecture).

Un des membres du collectif Stop Carrière Montcabrier 81 s’exprime suite à cette entrevue : « Nous avons bien ressenti la tentative du sous-préfet de nous rassurer quant au fait que l’Etat se portera garant du respect de la procédure. Il nous a maintes fois répété qu’il n’y avait à ce jour aucun dossier de projet de carrière déposé en préfecture. Soit, mais aujourd’hui, on s’est aussi entendu dire que l’Etude d’Impact n’avait jamais dit qu’il n’y aurait pas de nouvelles carrières, donc que rien n’interdit l’ouverture de nouvelles exploitations. Nous voyons les entreprises de BTP réserver des terres par contrat avec des propriétaires tout le long du tracé. Traduction, tout ce que ne dit pas l’Etude d’impact reste possible. C’est un mépris total des procédures environnementales et de la transparence sur les impacts financiers et environnementaux réels de ce projet d’autoroute. »

Lors de cet entretien, le collectif a eu la surprise d’apprendre que l’ancien Préfet du Tarn, Jean-Michel Mougard, avait été informé par NGE en 2019 de leur intention d’exploiter 2,8 millions de m 3 de remblai dans des carrières temporaires. Cette quantité est plus de 2 fois supérieure à celle indiquée dans le Dossier des Engagements de l’Etat publié en novembre dernier, qui valide le besoin de 1,3 millions de m3 de remblai déjà indiqué dans l’Etude d’impact environnemental du projet autoroutier. Rappelons également que, dans le dossier d’Enquête publique, il a toujours été question d’exploiter les 27 carrières existantes capables de répondre au besoin en remblai.

Mais face à ces projets de carrières, qui ne correspondent en rien aux données du dossier d’Enquête Publique du projet LACT, le Préfet alors en poste n’a étonnamment pas cru bon d’opposer une fin de nonrecevoir à NGE. Il leur a simplement demandé d’effectuer une concertation préalable, comme nous l’a confirmé le sous-préfet François PROISY, concertation qui fut réalisée par NGE du 29 juin au 14 juillet 2020, en pleine période de vacances. 

Nous avons aujourd’hui connaissance qu’une autre entreprise que NGE, très bien placée pour obtenir la concession, continue de démarcher en toute discrétion des propriétaires terriens sur le tracé du projet LACT afin de signer des contrats d’exploitation de carrières. Ceci confirme que les besoins en remblai mentionnés dans l’étude d’impact ont été largement sous-estimés. 

Si les services de l’Etat, que nous avons alertés à plusieurs reprises et qui ne peuvent plus ignorer ce qu’il se passe, cautionnent le « saucissonnage » du projet autoroutier avec l’ouverture de nouvelles carrières absentes de l’Etude d’impact de la LACT, il s’agirait d’une faute grave. Il va sans dire que le Tarn se passerait bien de ce genre d’actualité après la récente condamnation de l’Etat pour le défrichement de la zone humide de Sivens.

Pour toutes ces raisons, nous alertons à nouveau Mme Pompili, Ministre de la transition écologique et lui demandons la réalisation d’une étude sérieuse et transparente afin d’apprécier précisément les besoins et la provenance des matériaux nécessaires à la réalisation du projet LACT avant l’attribution du marché public. L’Etat, la Région et le Département ne peuvent pas aujourd’hui se permettre d’engager à la légère les finances publiques sur la voie d’un projet largement sous-estimé.

Contacts :
stop.carrièremontcabrier81@gmail.com
06 80 43 21 27
https://stopcarriere-montcabrier81.fr