Atmo Occitanie a présenté ce 5 Novembre le résultat des diverses études depuis 2002 en Occitanie, ainsi que les résultats locaux de la campagne nationale de mesure des pesticides réalisée en partenariat avec l’ANSES (Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire de l’alimentation de l’Environnement et du Travail)
Pas de réglementation française sur les niveaux de concentration des pesticides dans l’air.
Il n’existe toujours pas actuellement de réglementation, donc pas de suivi systématique de la présence dans l’air des pesticides (herbicides, fongicides, insecticides), comme il peut en exister sur les dioxydes d’azote ou les particules. Ce sujet est donc beaucoup moins bien documenté que le suivi des pesticides dans l’eau ou dans l’alimentation. Or nous respirons un volume d’air bien plus considérable que le volume d’eau ou d’aliments que nous ingérons.
La question de la présence des pesticides dans l’air ne concerne pas seulement la santé des professionnels de l’agriculture, mais également celle des riverains des parcelles dans lesquelles les traitements sont utilisés, et même la population plus éloignée.
Selon une étude de 2018 du CREAI – ORS Occitanie (Centre Régional d’Études, d’Actions et d’Informations – Observatoire Régional de la Santé), le sujet du contrôle des émissions de pesticides est une des principales préoccupations environnementales des habitants d’Occitanie.
Sur 110 molécules recherchées, 61 molécules ont été détectées, y compris pour certaines en milieu urbain.
Les mesures n’ont pas seulement été effectuées à proximité des cultures (zones arboricoles, vigne ou grandes cultures). Des pesticides ont également été détectées en milieu urbain, à Toulouse ou Montpellier.
Leur présence semble en relation avec les conditions météorologiques, mais en l’absence de suivi obligatoire, et de l’insuffisance de données pérennes, ni la corrélation avec les pratiques agricoles ni les modalités de dispersion ne peuvent être étudiées.
Permanence de pesticides interdits et présence de perturbateurs endocriniens probables ou avérés
En l’absence de réglementation sur le suivi des pesticides dans l’air, il n’existe pas de caractérisation de leur dangerosité sur la santé et donc pas de seuils d’émission ou de concentration.
L’étude démontre la présence de Lindane à certaines périodes, pesticide pourtant interdit depuis 1998 en France. Il s’agit de la rémanence du produit encore présent dans les sols…
Autre sujet d’inquiétude, sur les 61 molécules détectées en Occitanie lors de la campagne de mesure 2018-2019, 31 ont un caractère perturbateur endocrinien probable, et 18 d’entre elles ont été détectés sur cette même période à Toulouse !
C’est une question de santé publique majeure
Il est urgent que les agences de santé se saisissent de cette question pour travailler à des études d’exposition des populations, et mener à grande échelle des études épidémiologiques afin d’apporter des précisions sur la dangerosité des quantités inhalées. Une réglementation doit définir et limiter les seuils d’exposition à ces substances toxiques. Pour cela Atmo Occitanie doit pouvoir disposer de moyens de mesures et d’analyse à hauteur de l’enjeu de santé publique.
L’équipe de FNE-MP.
Contact presse : Cécile ARGENTIN – Vice-Présidente de FNE Midi-Pyrénées : 06.18.63.75.33
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