Tous les départements de Midi-Pyrénées peuvent désormais chasser pendant cette période de confinement. Les situations sont toutefois différentes d’un département à l’autre, témoignant d’un poids plus ou moins important des fédérations de chasse auprès des représentants de l’Etat. Si certaines espèces de gibier (notamment les cervidés et le sanglier) peuvent causer des dégâts avérés, nos associations environnementales ne peuvent pas cautionner que certains en profitent pour chasser d’autres espèces de façon injustifiée en ces temps de risques sanitaires importants. Nous allons en conséquence, déposer des recours auprès des préfets concernés pour dénoncer ces dérives.
Des espèces chassables sans justificatifs
Tous les préfets ont autorisé la chasse à l’affût ou en battue du cerf, du chevreuil et du sanglier, et parfois même du daim et du mouflon. Mais, à l’exception notable du Lot, les arrêtés ont également permis sous diverses formes, le tir du renard, du pigeon ramier, des grands cormorans (espèce protégée !) et les activités de piégeage de nombreuses espèces telles que : la fouine, le rat musqué, la corneille noire, le ragondin, le vison d’Amérique, la pie bavarde.
Si des données chiffrées sont précisées pour les trois premières espèces, les représentants de l’Etat sont en peine de démontrer en quoi tirer la pie bavarde, le ragondin, la martre ou autres, permettrait de limiter des dégâts aux cultures.
Pire, le tir du renard serait d’intérêt général alors que celui-ci permet justement de réguler des milliers de campagnols par an[1], et aussi très probablement de limiter la transmission de la maladie de Lyme[2].
FNE Midi-Pyrénées va saisir les préfets de Midi-Pyrénées de recours gracieux
Sans justifier d’une quelconque urgence, ces arrêtés ont été signés sans consultation préalable, en violation du principe de participation du public, pourtant constitutionnellement reconnu par l’article 7 de la Charte de l’environnement.
Face à cette situation inacceptable pour nos associations, nous demandons aujourd’hui aux préfets de modifier leurs arrêtés sans délais, pour garantir l’intérêt général au sens du décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020.
Pour Thierry de NOBLENS, Président de FNE Midi-Pyrénées :
[1] Voir la contradiction avec cet article évoquant la multiplication des dégâts causés par les campagnols : https://www.midilibre.fr/2020/11/07/nuisibles-les-campagnols-des-champs-se-multiplient-9187106.php
[2] https://www.fondationbiodiversite.fr/communique/renard-et-risuqe-transmission-maladie-de-lyme/
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