Le projet de loi visant à ré-autoriser l’utilisation des néonicotinoïdes en France est en cours de discussion avant un passage devant l’assemblée nationale le 5 octobre prochain. Il est encore temps de faire connaître à nos député·e·s notre refus de voir le retour de l’usage de ces pesticides tueurs d’abeilles.
Le Gouvernement revient sur l’interdiction des néocotinoïdes !
Vous l’avez sans doute entendu, le Gouvernement a annoncé cet été une nouvelle révoltante : la ré-autorisation pour la culture des betteraves des pesticides néonicotinoïdes, dont l’usage a pourtant été interdit dans la loi sur la Biodiversité de 2016 du fait de sa dangerosité, notamment pour les pollinisateurs! Ce recul est inacceptable. Au moment même où le glyphosate devrait être banni des champs (E. Macron avait promis en 2017 que cette substance ne serait plus utilisée d’ici trois ans), le Gouvernement, loin de tenir ses promesses, revient sur les rares avancées.
Pour que cette annonce devienne réalité, encore faut-il qu’une loi soit votée. Le Gouvernement s’est donc empressé de la mettre à l’agenda de l’Assemblée Nationale. Et le texte présenté est pire que prévu : l’autorisation d’utiliser les néonicotinoïdes ne concerne pas que les betteraves, le texte ouvre la voie à des dérogations pour toutes les cultures !
L’examen de ce texte commencera le 22 septembre en commission puis le 5 octobre en séance publique. Mais pour la première fois du mandat, un texte du Gouvernement pourrait ne pas être voté. En effet, suite à plusieurs défections, La République en Marche n’a plus la majorité à l’Assemblée Nationale, il lui faut les voix d’autres partis, centristes notamment. Et les députés pourraient hésiter à voter ce texte si difficile à justifier auprès d’électeurs de plus en plus sensibilisés sur la question des pesticides.
Chaque voix comptera, et donc si vous faites pression sur votre député pour qu’il vote contre ce texte, cela pourrait changer la donne !
Le devoir de conserver un acquis précieux
L’interdiction légale votée en 2016 est un acquis précieux pour la préservation de l’environnement. Elle est la garantie qu’il n’y aura pas de retours en arrière au gré des changements de ministères. Elle est la garantie qu’elle ne sera pas vidée de sa substance. Nos députés en sont les garants. Il convient de ne pas la fissurer.
Aujourd’hui, on habille la crise commerciale du secteur de la betterave à sucre en crise sanitaire. Autoriser les dérogations sur la betterave et d’autres cultures n’est donc pas la bonne réponse à apporter. Cette solution ne sera pas efficace pour sauver le secteur et détruira les écosystèmes.
Il ne s’agit pas d’abandonner le secteur de la betterave. Il s’agit de l’aider à se restructurer tout en le soutenant économiquement le temps de la transition.
C’est pourquoi FNE Midi-Pyrénées, comme de nombreuses autres organisations non gouvernementales, demande aux députés de rejeter le projet de loi, et liste 10 bonnes raisons de ne pas ouvrir cette boîte de Pandore, qui conduirait tant les agriculteurs que la biodiversité dans une impasse.
Quels sont les risques d’une telle dérogation?
Le risque pour les pollinisateurs n’est pas circonscrit au prétexte que la betterave est récoltée avant floraison. On ne peut pas circonscrire le risque en matière de néonicotinoïdes, du fait de leur très grande toxicité, de leur très grande rémanence et de leur capacité à contaminer l’ensemble de l’environnement.
L’absence de pulvérisation de néonicotinoïdes n’est pas plus rassurante. C’est même le contraire. L’enrobage des semences consiste en un traitement préventif systématique face à un risque hypothétique de jaunisse. Une pratique à bannir, en opposition totale avec les objectifs d’Ecophyto.
Ce projet de loi est un grave retour en arrière en matière de protection des écosystèmes. Il faut cesser de faire de l’environnement la variable d’ajustement de choix économiques contestables et non viables.
Pour en savoir plus, téléchargez « Le vrai et le faux de la communication gouvernementale »
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Sujet du message : Non au retour de l’usage des néonicotinoïdes en France
Objet du message :
Madame la Députée,
Monsieur le Député,
Je fais partie des milliers de personnes fermement opposées à la ré-autorisation de l’usage des néonicotinoïdes en France. Revenir sur l’interdiction votée il y a 4 ans par notre pays serait un recul important sur les questions environnementales, sanitaires et agricoles.
Je vous demande de refuser cette dérogation car les néonicotinoïdes ont des effets négatifs avérés et inacceptables pour la biodiversité. Des solutions alternatives existent, accepter la ré-autorisation de ces insecticides dangereux irait à contre-sens de l’orientation plus vertueuse que doit prendre notre agriculture.
Je fais appel à vous pour défendre des solutions durables qui permettront de protéger les agriculteurs tout en protégeant l’eau, la biodiversité et la santé humaine.
Je vous remercie par avance de voter contre cette dérogation.
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