Au moment où, après des semaines de confinement entre 4 murs, l’ensemble de la population va avoir une forte envie de sortir au grand air, au vert, dans la nature, France Nature Environnement Midi-Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées) et Nature en Occitanie (NEO) proposent une lettre d’information commune, des pistes de réflexion, des idées d’actions et des propositions afin de rendre la préservations de la biodiversité incontournable dans ce monde d’après qui commence aujourd’hui.
1- COMPRENDRE et OBSERVER Pour recréer du lien entre nous et la nature, en invitant tout un chacun.e à se saisir d’outils participatifs existants et de documentation scientifique pour :
Vérifier ensemble si la nature est plus présente et/ou plus visible suite au confinement, avec notamment les outils de Nature en Occitanie.
Pour beaucoup, cette période de confinement à été l’occasion de découvrir ou redécouvrir la nature qui nous entoure et le plaisir de observation. Preuve en est, la recrudescence de la participation aux différents programmes de sciences participatives en faveur de la connaissance de la biodiversité, dont certains sont destinés à un public de non spécialistes.
La plupart de ces initiatives sont regroupées dans le programme « Vigie-nature » coordonné par le Museum National d’Histoire Naturelle. A titre d’exemple, le SPIPOLL coordonné par l’OPIE (Office pour les insectes et leur environnement, membre de FNE au niveau national) permet de recenser les interactions entre insectes pollinisateurs et environnement à partir de photographies prises par les citoyens dans leur jardin. Plus localement, l’outil GeoNat Occitanie (animé par Nature en Occitanie) permet d’aller plus loin dans le recueil et le partage des données naturalistes de notre région.
Les apprentis botanistes pourront faire au préalable leurs premières armes grâce au site Pl@ntNet.Le laboratoire GEODE propose une enquête ayant pour but d’évaluer l’impact du confinement sur les relations que nous entretenons quotidiennement avec le reste du vivant.
Et pour le simple plaisir d’observer et de découvrir, Nature En Occitanie fait découvrir chaque jour une espèce, facilement observable, sur son site Facebook dans sa rubrique « un jour une espèce« .
Autres liens:
Article web de France Bleue Occitanie en début de confinement sur les impacts notables sur la nature.
Article web de France 3 PACA, Camargue, des espèces plus visibles
Prévenir la dégradation des écosystèmes et la destruction de la biodiversité qui favorise les pandémies.
De nombreux chercheurs, nous mettent en garde depuis des années sur les implications de la destruction des écosystèmes et de la biodiversité sur l’apparition et l’expansion de zoonoses (= maladies transmises à l’homme par les animaux). Le dramatique contexte actuel amène ces chercheurs à nous rappeler leurs travaux, travaux (journal du CNRS, INRAE, Fondation pour la Recherche sur la biodiversité, …) mais leurs alertes seront-elles pour autant prises en considération ?
Les constats de ces chercheurs de différentes spécialités (écologie, biologie, agronomie, épidémiologie, …) convergent vers la nécessité d’un développement qui respecte l’intégrité des écosystèmes et l’équilibre de la biodiversité, qui assure une plus grande robustesse face au développement des pathogènes et des invasions biologiques. En effet, dans des écosystèmes riches en espèces, il est plus difficile, voire quasi impossible pour une espèce de prendre le dessus sur les autres et de devenir envahissante. En revanche, dans des écosystèmes dégradés et appauvris en espèces, les plus coriaces peuvent tout à coup prendre la place laissée libre par la disparition des autres et ainsi devenir envahissantes et problématiques.
Si la plupart des zoonoses comme le Covid19 proviennent des zones tropicales, nos régions ne sont pas épargnées comme on le constate actuellement, et peuvent parfois aussi devenir des foyers secondaires d’épidémies ou pandémies, lorsque les espèces porteuses à l’origine des facteurs de maladies s’implantent aussi dans nos régions. Cela peut notamment survenir à la faveur du changement climatique, ce qui est le cas des maladies transmises par les moustiques tigres. Cela peut aussi être le cas de maladies originaires ou présentes depuis longtemps dans nos régions tempérées, comme par exemple avec la maladie de Lyme qui est en expansion. Alors qu’il est avéré que les prédateurs naturels des rongeurs, comme le renard, sont un des facteurs limitants d’une telle maladie (les rongeurs constituant des « réservoirs » pour la maladie de Lyme), leurs prédateurs, jouant un rôle clé de voûte dans l’équilibre de la biodiversité et la prévention naturelles de telles maladies, font encore pourtant l’objet de destructions légales. Allez comprendre !
Autres liens :
On lira également sur ce sujet : l’article de FNE Auvergne-Rhône-Alpes.
La page de FNE AuRA.
Au moment où un début de déconfinement s’approche, saurons-nous continuer à mieux voir et observer la nature et la biodiversité qui nous entourent et leur permettre de regagner l’espace de liberté qu’elle ont commencé à retrouver durant le confinement du fait de la réduction de nos activités et de nos déplacements notamment ? Saurons-nous mieux comprendre et faire comprendre les interactions fortes entre environnement et santé, et notamment l’impérieuse nécessité de respecter la biodiversité, d’ici et d’ailleurs, pour éviter des dérèglements et déséquilibres des écosystèmes, et des communautés d’espèces, notamment microbiennes, pouvant engendrer des zoonoses et autres types de pandémies humaines ? Saurons-nous toujours mieux comprendre et expliquer simplement la complexité de ce monde d’interactions dont nous faisons partie et dont nous dépendons directement, la biodiversité représentant notre meilleure ‘assurance vie’ à toutes et tous ?
Saurons-nous tisser des liens avec le vivant pour mieux le comprendre afin d’arrêter de le chasser et de le détruire en invoquant des raisons économiques ?
2- CONVAINCRE et INFORMER : au regard de la quiétude de ce moment de confinement forcé, sensibilisons toujours à la richesse et à la beauté de notre biodiversité.
Des conséquences inédites réelles sur les espèces, à encourager pour l’après confinement strict.
De nombreuses observations d’animaux en situation « inhabituelle » (en ville, dans les ports, les eaux cotières…), montrent que la nature peut mettre à profit la moindre pression humaine pour conquérir des espaces vacants (espace public déserté ou moins fréquenté) ou moins entretenus, et profiter de la suspension des activités humaines. En effet, la plupart des espèces animales ont un instinct exploratoire, soit pour la recherche de nourriture et de partenaires, soit pour celle de sites favorables pour la reproduction.
Même si nous avons que très peu de retours, cette situation doit être également le cas en dehors des zones urbaines en raison de l’arrêt des activités dérangeantes ou intrusives dans les espaces naturels comme la chasse en battue, les loisirs de plein air (canyonning, ruisseling, escalade, sports d’hiver en dehors des domaines…), et les épreuves sportives de pleine nature comme les trails ou certaines épreuves motorisées encore autorisées.
Par ailleurs, on peut supposer que la diminution importante de la circulation routière a fortement limité les écrasements d’animaux, plusieurs milliers d’entre eux étant habituellement tués sur les routes à cette période de l’année (amphibiens, hérissons, chauve-souris,…), sans compter les insectes.
N’oublions pas les plantes qui profitent de l »abandon » temporaire de l’entretien de certains secteurs (bords de route, espaces verts publics ou des entreprises,…).
C’est peut-être l’occasion d’encourager des comportements adaptés lors de la reprise progressive des activités.
Aborder un déconfinement de façon respectueuse pour la nature.
Le déconfinement et le retour vers la nature pourraient avoir des impacts localisés, mais bien réels, sur certaines espèces qui se sont installées sur des espaces exceptionnellement abandonnés par les humains (comme sur certaines plages, en forêt, en montagne, etc.), et qui vont à nouveau être fréquentés. Si l’on se réjouit de pouvoir à nouveau retrouver le contact avec la nature, il est nécessaire de redoubler de précautions en cette année particulière ou la nature est plus fragile, d’autant plus en cette saison où la reproduction bat son plein.
Évitons de sortir des sentiers, de promener des chiens non tenus en laisse, de s’adonner à des activité bruyantes. Et restons attentifs aux signaux d’inquiétudes des animaux, pouvant signifier une zone de reproduction à proximité.
Sur les falaises de l’Hérault, par exemple, pour prévenir un éventuel dérangement de certaines espèces d’oiseaux qui ont pu s’installer pour nicher durant le confinement, FNE Languedoc-Roussillon et FFME34 proposent des conseils afin de limiter le dérangement.
Il peut aussi être judicieux ou nécessaire de faire appel à des associations ou structures naturalistes, avec des guides qualifiés, pour fréquenter certains espaces particulièrement sensibles.
La « réouverture » des forêts est un soulagement pour beaucoup, mais n’oublions pas que la nature peut s’observer partout sur le territoire français largement sillonné de sentiers. C’est un moyen de diminuer la pression sur les endroits sensibles.
Sur la route, si nous n’avons d’autre choix que de prendre la voiture, roulons moins vite afin d’éviter les écrasements et réduire notre pollution par la même occasion).
Et à plus long terme, cela pourrait ouvrir une réflexion sur l’aménagement et la gestion du territoire, partagé avec les espèces animales et végétales.
La limitation spatiale et/ou temporelle de la fréquentation humaine, souvent peu contraignante, est efficace et pour permettre à la nature de se ré-installer comme l’atteste ce témoignage de Mathieu ORTH, conservateur de la Réserve naturelle régionale de la Confluence Garonne-Ariège : « Depuis la mise en place de zones de quiétude, nous avons vu l’installation d’un couple d’Aigle botté et le retour du Héron cendré, avec 3 couples cette année (ancienne colonie historique il y 20 ou 30 ans, disparue en raison de dérangements répétés) ». La mise en place d’APPB (Arrêtés préfectoraux de protection de biotope) et de chartes avec les associations de grimpeurs et adeptes de l’escalade, a permis le retour de rapaces rupestres menacés sur de nombreux sites où ils avaient disparus. Rêvons un peu à l’adoption de telles mesures en dehors des seuls espaces protégés, tout comme à la généralisation de pratiques de gestion durable, mises en oeuvre depuis des années par des précurseurs comme le Conseil départemental de Haute-Garonne pour le bord des routes, ou la municipalité d’Auch pour ses parcs.
Autres Liens :
Entretien avec E. HABER (pdte LPO ) dans la DDM : »Fortes inquiétudes pour le déconfinement «
L’ONF rappelle les règles de bonne conduite en forêt
Impact du confinement sur l’environnement (+ et -)
Impact des sports d’hiver sur les tétras lyre
Les fiches Natur’Elus et Natur’Agir de Nature En Occitanie
Au moment où, après des semaines de confinement entre 4 murs, l’ensemble de la population va avoir une forte envie de sortir au grand air, au vert, dans la nature et que les restrictions de déplacements qui perdureront (dans l’immédiat pas plus de 100km de son domicile) amèneront à des loisirs, des vacances et un tourisme de proximité, et donc probablement pour beaucoup d’entre nous en pleine nature, saurons-nous garder à l’esprit et convaincre des précautions indispensables à prendre et des règles essentielles à respecter pour laisser à la nature ses espaces et ses moments de quiétude et de non-présence humaine ?
Au moment où l’activité économique reprend, et où certains aimeraient que la frénésie productiviste et expansionniste dans laquelle se trouvait le monde avant le confinement reparte toujours plus vite et toujours plus fort, en s’exonérant notamment des « contraintes » réglementaires environnementales qui étaient pourtant déjà bien fragiles, saurons-nous mettre les enjeux de transition écologique au cœur des choix ? Saurons-nous et pourrons-nous par exemple imposer que les enjeux de biodiversité soient primordiaux face à tout projet d’aménagement ?
Saurons-nous faire en sorte que l’agriculture sorte enfin des pesticides ravageurs non seulement pour la santé mais bien sûr aussi pour la biodiversité ?
3- MOBILISER et IMPLIQUER, pour peser ensemble sur les choix individuels et décisions collectives à venir
Une mobilisation individuelle, familiale et amicale de tous les jours
La période du confinement a été pour certain.e.s l’occasion de découvrir ou redécouvrir des activités simples pour sensibiliser et préserver la biodiversité, dont certaines réalisables en famille, telles que celles proposées et récapitulées par NE, ou ces 10 gestes simples pour aménager un jardin plein de vie. La période qui vient, avec les beaux jours qui se profilent, et les retrouvailles que va permettre le déconfinement progressif, sont l’occasion de poursuivre et faire connaître de telles activités autour de nous pour les partager et essayer de les ancrer dans le quotidien du plus grand nombre.
Une mobilisation citoyenne de vigilance et de « sentinelles de la nature » coordonnée par le mouvement FNE
La situation nouvelle qui s’ouvre va nous permettre de retourner nous promener et observer la nature et les paysages, que nous verrons peut-être avec un œil nouveau, comme lorsque l’on (re)découvre un nouvel endroit. C’est l’occasion d’exercer un rôle de citoyen.e actif/ve en faveur de la préservation de la nature et de l’environnement, en repérant et signalant les situations remarquables, représentant soit des atteintes à la biodiversité, soit au contraire des initiatives favorables. Grâce à notre dispositif des sentinellesdelanature.fr (déployé par le mouvement FNE partout en France, et notamment en Occitanie par FNE Midi-Pyrénées et FNE Languedoc-Roussillon ), tout un chacun peut repérer et signaler simplement toute situation, que nous traitons ensuite directement pour faire en sorte d’y remédier lorsqu’il s’agit d’une atteinte, ou de la valoriser et faire connaître pour favoriser son essaimage lorsqu’il s’agit d’une initiative favorable.
Pour devenir Sentinelle de la Nature, il suffit de télécharger l’application mobile ou de cliquer ICI.
Tout le monde peut contribuer à ce dispositif. Il est aussi possible de prendre contact avec nos fédérations départementales, associations et antennes locales pour s’impliquer dans des groupes locaux et aller sur le terrain à plusieurs. Ecrivez-nous ici contact(at)fne-midipyrénées.fr, nous vous mettrons en relation.
Nous proposons aussi des « campagnes » ou « journées » thématiques où nous invitons tout le monde à s’intéresser plus spécifiquement à un aspect en particulier. C’est par exemple le cas concernant les impacts de la Pollution lumineuse, qui constitue une importante atteinte à la biodiversité. En effet 60 % des invertébrés et 30 % des vertébrés sont strictement ou partiellement nocturnes. Ces espèces ont donc besoin d’obscurité pour se nourrir, se déplacer ou se reproduire. De nombreuses espèces diurnes (vivant le jour) se sont décalées sur des horaires nocturnes pour fuir l’Homme et la menace qu’il représente. Si le confinement a permis à certaines de ces espèces la reconquête des espaces de quiétude en journée, la reprise de nos activités de tous les jours les pousseront à redevenir plus discrètes.
Nous vous proposons ainsi d’agir pour identifier et réduire les nuisances lumineuses autour de chez vous. Pendant le confinement et après, et tout particulièrement les semaines de nouvelle lune, depuis chez vous, à vos fenêtres ou dans la rue, signalez les éclairages inutiles et polluant l’obscurité, directement via le site des sentinellesdelanature.fr et avec le #oùsontlesétoiles sur les réseaux sociaux. La prochaine nouvelle lune est dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 mai !
Vos observations viendront alimenter le débat que nous portons depuis 2017 (avec des élu.e.s, des professionnelles et des bénévoles) à propos de nos éclairages, de nos besoins et des nombreux impacts de la pollution lumineuse. Ensemble faisons cesser ces pollutions.
Nous invitons aussi tout un chacun.e à s’impliquer dans les consultations publiques et demandes d’avis pour préserver la biodiversité.
Nous n’oublions pas non plus les nombreuses pétitions concernant la biodiversité, dont celle-ci que nous soutenons particulièrement pour la sortie des pesticides : Appel des coquelicots ou celle-ci « Les ours ne sont pas des cobayes ! STOP aux effarouchements« .
Une mobilisation auprès des élu•e•s, candidat•e•s et décideur•euses
La période du déconfinement va aussi être celle de la reprise des grandes annonces et des projets d’aménagement, dans un contexte où les nouvelles équipes municipales élues le 15 mars vont se (re)mettre à l’œuvre, et où la campagne électorale va reprendre pour les autres qui vont de nouveau briguer les suffrages. C’est l’occasion et le moment de rappeler et faire connaître les propositions du mouvement FNE, s’agissant en particulier de ‘solutions fondées sur la nature’ (https://www.fne.asso.fr/publications/sfn) qui visent à redonner toute sa place à la nature en rappelant et faisant percevoir que les écosystèmes, lorsqu’ils sont préservés et fonctionnent bien, avec toute la biodiversité qui les composent, apportent très souvent les meilleures réponses aux enjeux de notre société.
Suite à notre Appel (très sérieux) du 1er avril 2020, nous nous impliquons aussi avec l’ensemble du mouvement FNE dans la proposition d’alternatives pour que le monde d’après ne reproduise pas les aberrations du monde d’avant, et que l’on reparte du bon pied. FNE est notamment signataire au niveau national de l’appel Nous les premiers (https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/tribune-nouslespremiers-elus-personnalites-publiques-ou-citoyens-ils-s-adressent-a-emmanuel-macron-pour-dessiner-le-monde-dapres_3937031.html). Nos amis d’Alsace Nature proposent aussi par exemple une « Consultation » pour une refondation écologique
Autres Liens :
La Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée a lancé ce 6 mai 2020 un appel à projets « Dispositif régional en faveur de la Biodiversité » suivant plusieurs axes, toute association intéressée pour y répondre peut se rapprocher de FNE Midi-Pyrénées et/ou de Nature en Occitanie pour de possibles réponses en commun.
Au moment où les défis de l’urgence écologique se trouvent à la croisée de chemins, entre risque de replonger dans le monde d’avant, toujours plus destructeur de la nature, ou bien au contraire d’entrer dans un autre monde, celui d’après qui commence aujourd’hui, plus sobre, plus respectueux des équilibres naturels, de la coexistence entre humain.e.s et entre espèces, saurons-nous nous mobiliser pour mettre la biodiversité au cœur des préoccupations du plus grand nombre ? Saurons-nous mettre en mouvement, réfléchi mais déterminé, sans précipitation et sans contre-sens écologique l’ensemble des citoyen.ne.s autour d’événements, d’objectifs et de propositions rassembleuses en faveur de la biodiversité ?
Saurons-nous concerner et impliquer les décideurs.ses de tout ordres sur la place essentielle de la biodiversité ?
4- DEFENDRE ET PROMOUVOIR, pour faire changer les pratiques dans un sens favorable à la biodiversité
Recrudescence des actes malveillants du fait de contrôles allégés.
Certaines personnes malveillantes ont pu profiter d’une période de plus grande impunité du fait de la moindre présence humaine dans les secteurs ruraux et d’une présence plus parcimonieuse des agents de police de l’environnement sur le terrain (limitation des interventions et réquisition pour le respect du confinement). Il y a eu par endroits une recrudescence de décharges sauvages (phénomène amplifié par la fermeture des déchetteries), avec un exemple notable dans les Hautes-Pyrénées, ou autres atteintes aux milieux comme les zones humides ou milieux rocheux.
La fermeture des déchetteries a également eu pour conséquence le retour à la pratique du brulage des déchets verts, pourtant interdite depuis des années en raison de son impact négatif sur la qualité de l’air.
Nous relevons toutefois, qu’une activité arrive encore à se maintenir en toute légalité, c’est la destruction des espèces dites « nuisibles », même si elle doit faire l’objet d’autorisation spécifique en ce moment. (ex. pour la Haute-Garonne)
Encourager et promouvoir de petits et grands gestes en faveur de la nature
Nous espérons que tous ceux qui ont découvert ou « redécouvert » la nature et sa biodiversité durant cette période forcée d’observation et réflexion grossiront les rangs de celles et ceux qui militent et s’engagent pour un meilleur partage de notre espace vital avec les autres composantes du vivant, où tout simplement adoptent les « bons gestes » dans leur vie de tous les jours.
Structures incontournables, les associations de protection de la nature et de l’environnement sont là pour faire le lien entre les citoyens et les acteurs publics et apporter soutien et conseils. Elles encouragent les initiatives favorables à l’environnement et les mettent en valeur dès qu’elles le peuvent.
Vous pouvez en trouver quelques exemples sur le site de FNE Midi-Pyrénées à la rubrique « Bonnes pratiques »
Vous pouvez vous aussi signaler et faire connaître de telles initiatives grâce à notre outil des « Sentinelles de la nature«
Au moment où les atteintes à la nature et à l’environnement ont pu se perpétrer « discrètement » à la faveur du confinement, ou risquent de reprendre en même temps que la « relance » de l’économie et des différentes activités, saurons-nous défendre les nécessaires changements de pratiques individuelles et collectives ? Comment nous organiser pour poursuivre et même amplifier nos actions de remédiation, et parfois en justice, qui restent un des principaux remparts contre les abus que nous ne devons accepter en aucune partie du territoire ?
Comment défendre, à l’opposé, les « bonnes pratiques », vertueuses et à promouvoir pour que chacun.e puisse s’en inspirer, avec des moyens pour le faire ?
Contacts :
– Jérôme CALAS, représentant de Nature en Occitanie au Conseil d’Administration de FNE Midi-Pyrénées et membre du bureau de FNE Midi-Pyrénées référent pour les questions de Biodiversité – jeromecalasnmp@orange.fr
– Pascale MAHE, Directrice de Nature en Occitanie – p.mahe@natureo.org
– Jean OLIVIER, Directeur de FNE Midi-Pyrénées – j.olivier@www.fne-op.fr
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