A l’occasion de l’ouverture du Salon de l’Agriculture le 20 mars, le Président de la République l’a annoncé : « Je ne tolérerai aucune violence à l’égard des agriculteurs ». Le mouvement France Nature Environnement ne peut qu’approuver un tel message, que ce soit à l’égard des agriculteurs ou de toute autre population. En revanche, lorsque le Ministère de l’Intérieur établit une convention avec deux syndicats agricoles dont l’un des objectifs est de dénoncer des « actions de nature idéologique », les associations de protection de l’environnement ne peuvent que le condamner. Avec 27 associations, France Nature Environnement dénonce cette mise à disposition de moyens publics et demande dans un courrier au Premier Ministre la dissolution immédiate de la cellule Demeter.
2 défis à ne pas opposer : les conditions de vie des agriculteurs et la transition agro-écologique
Depuis plusieurs années, la situation économique et financière des paysans a fait l’objet de nombreuses études et communications. Comme l’ensemble de la société, nous estimons que la France doit être fière de ses paysans et que ceux-ci doivent percevoir des revenus décents.
Dénonçant systématiquement toute action violente et consciente de l’importance des mutations nécessaires, France Nature Environnement a toujours prôné le dialogue dans les territoires pour la nécessaire transition du modèle agricole. Les associations du mouvement défendent dans toutes les instances une agriculture respectueuse des agriculteurs et de leur santé, de la santé de l’ensemble de la population et de l’environnement. Un travail du quotidien, avec des associations paysannes, pour améliorer les conditions de vie des agriculteurs de ce pays : leur assurer un meilleur revenu, de meilleures conditions de travail et une plus grande reconnaissance du travail qu’ils mènent au quotidien.
La cellule Demeter criminalise le fait de remettre en question l’agriculture intensive
Le 13 décembre, lors de la mise en place de cette cellule spécialisée, Christophe Castaner déclarait : « Nous devons assurer la sécurité des agriculteurs et les défendre impérativement ». Mais le problème réside dans le périmètre d’action de cette cellule. Le Ministre de l’Intérieur précise que ceci concerne « des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ». Au-delà de l’affichage, il s’agit désormais de criminaliser l’expression d’une opinion, en contradiction formelle avec le principe de liberté d’opinion.
Dans une lettre ouverte adressée ce jour au Premier Ministre Edouard Philippe, 28 associations demandent la dissolution immédiate de la cellule Demeter, condition indispensable pour apaiser les relations avec le monde paysan.
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