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Attaque de nos locaux à Toulouse : nous voulons toujours et encore des coquelicots !

Des dirigeants agricoles nous lancent des ordures pour essayer de nous faire taire face au danger et au scandale sanitaire et écologique que représentent les pesticides.
Cette tentative d’intimidation ne nous impressionne pas (voir les tweets et la vidéo) et nous proposons plus que jamais d’autres pratiques agricoles. Nous demandons aussi, avec notre fédération nationale, FNE, la dissolution de la cellule du ministère de l’Intérieur créée récemment pour protéger ces syndicats agricoles et qui les encourage visiblement à agir ainsi en toute impunité.

Dans la nuit du jeudi 13 février au vendredi 14 février 2020, des dirigeants agricoles de la FDSEA et des JA31 de la Haute-Garonne, sous l’oeil des forces de l’ordre les laissant faire, ont mené une action de jets d’ordures, d’œufs et de paille sur la façade de la Maison Régionale de l’Environnement à Toulouse où France Nature Environnement Midi-Pyrénées a ses locaux, aux côtés d’autres associations de protection de la nature et de l’environnement et de sensibilisation à la transition écologique.

FNE Midi-Pyrénées a été la cible de cette tentative d’intimidation inacceptable dans le cadre de l’action d’une certaine partie de la profession agricole réclamant de pouvoir continuer de pulvériser des pesticides chimiques sans limite, et comptant obtenir un moratoire sur la nouvelle réglementation des Zones de Non Traitement (ZNT) devant entrer en vigueur dès ce printemps 2020 à proximité des zones d’habitation.

FNE Midi-Pyrénées a ainsi été visée par ces agriculteurs pro-chimie, car nous sommes une fédération d’associations de protection de la nature, de l’environnement et du cadre de vie actives pour la sortie des pesticides de synthèse et militant pour une autre agriculture, agroécologique, fondée sur le fonctionnement naturel des écosystèmes, respectueuse de la santé humaine et de la biodiversité.

Comme sa fédération nationale FNE, FNE Midi-Pyrénées est aussi signataire de l’Appel « Nous voulons des coquelicots ! », exige la sortie de pesticides et, dès à présent, des mesures de protection des riverains bien plus importantes, en agissant pour cela avec d’autres associations et collectifs, ainsi qu’avec d’autres syndicats agricoles et des associations de consomateurs/trices, pour une agriculture et une alimentation respectueuses de la planète et du monde vivant.

Toutes les données scientifiques et médicales les plus récentes convergent pour démontrer que les pesticides s’attaquent à la vie, sans distinction, et sont présents dans tout notre environnement (l’eau, les sols, l’air, l’alimentation) et constituent un scandale sanitaire et écologique sans précédent, qu’il s’agisse :

  • des pesticides « perturbateurs endocriniens » déboussolant le système hormonal des insectes, des oiseaux etc… (et les empêchant de se reproduire) mais aussi le système hormonal des humains (avec des effets de pubertés précoces, de stérilité des adultes, d’obésité, de diabète, de troubles du comportements chez les enfants ou les adultes, de nombreux cancers); Voir notamment ici.
  • des pesticides « SDHI » (Succinate DésHydrogénase Inibiteur) bloquant la respiration des cellules, que ce soit celles de champignons et moisissures ou de tout autre être vivant, provoquant chez les humains des maladies comme celles de Parkinson et d’Alzeihmer.

Or, contrairement à ce que disent ces représentants d’une agriculture productiviste, intensive et polluante faisant le jeu de l’industrie agrochimique, l’utilisation de pesticides a encore augmenté ces dernières années en volumes, sachant qu’il s’agit en outre de molécules de plus en plus redoutables même à très petites doses. L’empoisonnement de l’écosystème est entrain d’être total, avec une chute dramatique de la biodiversité, et les effets des pulvérisations de pesticides même à plusieurs centaines de mètres ou kilomètres des zones d’habitations s’avèrent délétères pour la santé humaine. Voir l’enquête de notre fédération départementale du Tarn-et-Garonne ou les données d’ATMO Occitanie.

Pourtant, une autre agriculture est possible. Preuve en est le ‘bio’ qui devrait être selon nous le ‘minimum légal’ (même si loin d’être parfait). D’autres formes d’agricultures et de labels de qualité existent aussi avec la biodynamie et d’autres systèmes d’agroécologie qui ont fait leurs preuves et pour lesquels notre Région bénéficient de forts atouts avec une forte ingénierie agronomique présente ici.

Dans une Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée ambitionnant d’être la première région bio d’Europe, et tout particulièrement dans le département de la Haute-Garonne bénéficiant de nombreux techniciens d’appui à la conversion en agriculture biologique, comme ailleurs, les consommateurs/trices souhaitent de plus en plus voir dans leurs assiettes et dans celles de leurs enfants, notamment dans les cantines avec des aides financières des collectivités, de la nourriture locale, bio, de qualité.

Nous mettons donc sur la table une proposition bien plus ambitieuse que les ZNT ‘riverains’ du gouvernement qui interdit désormais la pulvérisation de pesticides dans une bande de 5 mètres autour des habitations, ce qui est mieux que rien du tout, mais très loin d’être à la hauteur et vraiment protecteur, FNE se prononçant pour une distance d’au moins 150 mètres.

Pour FNE Midi-Pyrénées ce sont l’ensemble des parcelles riveraines (et non de simples bandes, compliquées à travailler) qui doivent être classées en ZNT, et bénéficier d’aides financières, scientifiques et techniques à la conversion agro-écologique.

N.B.: Pour nous aider à porter cette proposition et bien d’autres, en toute indépendance et sans avoir à craindre quelque forme d’intimidation ou de pression que ce soit, nous vous invitons aussi à contribuer à notre indépendance financière par cet appel à dons (toute contribution, petite ou grande, étant la bienvenue).

Nous voulons plus que jamais des Coquelicots !