La commune d’Ossun distribue depuis 2014 à ses abonnés, de l’eau potable présentant des teneurs non-conformes en pesticides. Le constat est clair, les eaux captées sont polluées par des nitrates et des pesticides. La Préfète des Hautes-Pyrénées vient pourtant d’autoriser pour 3 années (renouvelable une fois), avec l’appui de l’agence régionale de santé (ARS), une dérogation permettant à la commune d’alimenter les habitants avec cette eau. La carence des services de l’Etat contraint FNE Midi-Pyrénées et FNE Hautes-Pyrénées à demander une modification sans délais de cet arrêté.
Un captage d’eau potable contaminé de longue date par des polluants d’origine agricole
Dans son rapport préalable, l’agence régionale de santé parle d’un « constat de contamination de l’ensemble des captages d’eau situés en zone de grandes cultures. » en ajoutant que le captage d’Ossun, est celui « le plus pollué par l’ESA-métolachlore ».
A cette pollution par des pesticides et ses dérivés s’ajoute la présence d’importantes teneurs en nitrates (entre 30 mg et 50 mg ses 20 dernières années).
Pour Cécile ARGENTIN, Présidente de FNE Hautes-Pyrénées : « Les raisons de ces taux sont pourtant connues de tous : l’utilisation massive d’intrants dans ce secteur de plaine. »
La carence de l’Etat conduit nos associations à demander une modification de l’arrêté
Dans une autorisation signée le 13 juillet 2018, la Préfète des Hautes-Pyrénées autorise la commune d’Ossun à déroger aux normes de qualité pendant 3 ans (renouvelable une fois). Nos associations ne peuvent que dénoncer cet arrêté particulièrement laxiste.
Selon José CAMBOU, pilote du réseau santé-environnement et vice-présidente de FNE Midi-Pyrénées : « La carence des services de l’Etat s’illustrent à plusieurs titres. Premièrement, la situation est connue de longue date mais aucune action n’a été mise en œuvre à ce jour. Deuxièmement, le plan d’actions qu’est censé mettre en place la commune d’Ossun pour rétablir la qualité de l’eau, « c’est du pipeau ». Il repose sur des choix contre-productifs (diluer avec de l’eau potable venant de Lamarque-Pontacq les eaux pollués d’Ossun), qui ne verront le jour pas avant 2020, 2021… »
Cécile ARGENTIN ajoute que : « l’information du public est gravement lacunaire, pour preuve, cette information n’est même pas disponible sur le site internet d’Ossun. »
A défaut d’une réponse positive de l’administration, nos fédérations d’associations demanderont à la justice de trancher le litige.
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