Début février, le rapport DURON sur l’orientation des infrastructures de transports a été remis au premier Ministre. Concernant le réseau routier, ce rapport met sans ambiguïté l’accent sur la nécessité d’aménager l’existant plutôt que de construire de nouvelles autoroutes « La première priorité est de mieux utiliser les infrastructures existantes et de les moderniser, en rattrapant le retard d’entretien accumulé pour les routes nationales non concédées. » (P27 du rapport).
Et c’est donc très logiquement que le projet d’autoroute Castres-Toulouse a été classé comme NON PRIORITAIRE dans le scénario 1 de financement le plus vraisemblable (48Md€ sur 20 ans). José Cambou, vice-présidente de France Nature Environnement Midi-Pyrénées commente « L’analyse que fait le conseil d’orientation sur les finances publiques et les enjeux de la mobilité de demain ne peut conduire qu’à retoquer les projets inadaptés et ruineux comme l’autoroute à péage Castres-Toulouse. Et c’est ce qu’il a fait ! ».. Rappelons que l’autoroute Castres-Toulouse c’est plus d’un demi Milliards d’euros (556 M€ HT2015) pour 56 km et un trafic journalier sur l’itinéraire complet de moins de 7000 v/j (une départementale) . Et au-delà des impacts environnementaux sur le territoire qu’elle traverse (essentiellement agricole) c’est aussi la perspective d’une dégradation du réseau routier local et de l’actuelle route nationale 126 faute d’argent pour les entretenir car la réalisation de l’autoroute passera par un financement public à 65% (319 M€ HT2015 dont 55 de rétrocession des déviations existantes).
« Dans le Tarn, il y a quelque chose d’effarant voire effrayant dans le lobby acharné que font auprès de l’Etat les défenseurs de ce projet d’autoroute. » réagit Frédéric Manon porte-parole du collectif RN126. « Il est incompréhensible que face aux enjeux de demain, sur le climat, la préservation de la biodiversité, des espaces naturelles et agricoles, des élus défendent encore becs et ongles une infrastructure qui ne garantira en rien l’essor économique, mais dont on est sûr des impacts négatifs».
C’est d’ailleurs ce que le rapport DURON explique pour justifier son choix des priorités (P29) : « Les habitants comme élus comprennent bien qu’il n’est ni possible ni souhaitable de couvrir le territoire national d’autoroutes et de voies express à 2×2 voies. Il est désormais temps, car les esprits ont évolué, que certains cessent de rêver à des aménagements luxueux et que d’autres cessent de les promettre pour ne finalement pas les réaliser. Les partis d’aménagement doivent, comme dans tous les domaines, être réduits au strict nécessaire selon les trafics pour assurer le confort et la sécurité de tous. ».
On ne saurait mieux dire.
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