Si l’on comprend bien les juges d’instruction qui ont rendu une ordonnance de non-lieu et qui ont suivi en cela les réquisitions du parquet, la mort de Rémi Fraisse c’est la faute à « pas de chance ».
Ainsi que l’écrivait le Procureur de la République de Toulouse dans son réquisitoire le 20 Juin, c’est une « affaire dramatique », « un enchainement de faits », « une tragédie ».
Ce n’est donc « pas de chance » si ce projet stupide du barrage de Sivens , mal conçu, contraire à la Directive Européenne, a été décidé puis a soulevé l’indignation de jeunes et moins jeunes défenseurs de la nature, a été reconnu inadapté par les experts et totalement illégal par la suite au Tribunal Administratif de Toulouse
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« Pas de chance » non plus si l’Etat a décidé de défendre coûte que coûte les porteurs de ce projet d’intérêt privé et de réprimer par la force les défenseurs de l’intérêt public (la nature) sans discontinuer du 1er septembre 2014 au 26 Octobre 2014.
« Pas de chance » encore si le week-end des 25 et 26 Octobre de mobilisation contre ce projet, les forces de l’ordre sont présentes en grand nombre uniquement pour défendre un enclos grillagé vide, c’est-à-dire absolument rien, et que le Préfet du Tarn demande de faire preuve d’une extrême fermeté selon un lieutenant-colonel de gendarmerie.
« Pas de chance » toujours si, ce 26 octobre, après le tir de plus de 700 engins par les militaires, Rémi, qui demandait l’arrêt des violences, a été tué sur le coup par un lancement non réglementaire de grenade offensive.
Et « pas de chance » enfin si au lieu de rechercher la chaîne de responsabilité, magistrats et gendarmes ont dans un premier temps essayé de salir la mémoire de Rémi en fouillant dans son passé, sa vie privée, dans ses relations et en tentant de discréditer sa famille avant de reconnaître très tardivement qu’il était « Un jeune homme totalement intégré, calme, pondéré et pacifique » et que « Rien dans son parcours, bien au contraire, ne met(tait) en exergue une quelconque agressivité ou acte de violence à l’encontre des institutions ou représentants des forces de l’ordre ».
La justice en fait nous raconte une histoire à dormir debout.
Je ne sais pas vous, mais moi, je suis écœuré.
Thierry de Noblens
Président de FNE Midi-Pyrénées
Pour mémoire, Rémi Fraisse était également un jeune botaniste passionné membre d’une association adhérente de FNE Midi-Pyrénées
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