L’agriculture biologique représente le seul espoir de sortir d’un système agro-industriel qui dégrade les sols, répand partout des pesticides au mépris de la santé des agriculteurs eux-mêmes, des riverains et des consommateurs, pollue les rivières, les nappes phréatiques et les captages d’eau potables et fait s’effondrer la biodiversité de manière massive sur les terres cultivées avec des intrants chimiques.
Pourtant le ministre de l’Agriculture, Stéphane TRAVERT, décide de ne prévoir aucun budget spécifique pour les aides à l’agriculture biologique dans les 3 prochaines années, ce que dénonce d’ailleurs vigoureusement la Fédération Nationale d’ Agriculture Biologique (FNAB).
Alors que les aides à l’agriculture biologique seule nécessitaient à minima le transfert de 3 % du 1er pilier vers le 2nd pilier de la PAC* afin de financer les nouvelles demandes de conversion et de maintien des exploitations en bio jusqu’en 2020, un transfert de 4,2% a été opéré du 1er pilier vers le 2nd pilier qui englobe tout à la fois les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (indemnités compensatoires des handicaps naturels) et les aides à la bio. Un mélange des genres qui signifie que pratiquement aucune conversion en biologie ne sera financièrement possible.
Dans le même temps, le Gouvernement affiche à travers les États Généraux de l’Alimentation (EGA) l’ambition d’engager la transition écologique de l’agriculture française. La décision du ministre de l’agriculture est en contradiction totale avec ces belles paroles et du même coup, ces EGA perdent toute leur crédibilité sur ce point.
Il semble bien que le ministre a, comme d’habitude et comme ses prédécesseurs, cédé aux pressions de la FNSEA et des gros céréaliers, ceux-là même qui ont conduit systématiquement l’agriculture dans l’impasse actuelle, mais qui veulent garder le contrôle et le bénéfice de l’essentiel des subventions européennes.
Les citoyens ne cessent de plébisciter les aliments « bio » et leurs attentes sont très fortes concernant une agriculture respectueuse de l’environnement. Cette décision sera donc lourde de conséquences parfaitement regrettables, notamment elle découragera nombre de paysans qui souhaitent se convertir à l’agriculture biologique.
Pour FNE Midi-Pyrénées, il n’y aura pas d’avenir crédible pour le monde agricole sans le développement de l’agriculture biologique.
Note:
Le premier pilier de la PAC porte sur le soutien des marchés et des prix agricoles
Le deuxième pilier porte sur le développement rural.
Il est centré sur l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture et de sa multifonctionnalité, la promotion de la protection de l’environnement en agriculture et la participation au développement des territoires ruraux.
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