A l’échelle mondiale, le stockage de l’eau a considérablement augmenté depuis les années 1950. Ces retenues, qui collectent et stockent l’eau, sécurisent les moyens de subsistance en eau ainsi que les rendements des cultures, en permettant de surmonter les aléas liés au climat. Les retenues de petite taille se sont multipliées : au début des années 2000, on en recensait environ 125 000 en France. Mais la création de retenues d’eau soulève de nombreuses questions notamment en termes d’impact sur le milieu aquatique. En stockant et détournant de l’eau, les retenues modifient la répartition naturelle et les chemins des flux d’eau et de matières transportées. Elles influencent ainsi les régimes d’écoulement, le transfert de sédiments, de nutriments, de contaminants et modifient la continuité des cours d’eau pour les organismes.
La construction de nouvelles retenues est encadrée par la réforme sur les volumes prélevables qui est issue de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, et nécessite selon les cas, une déclaration ou une autorisation impliquant de mener une étude d’impact du projet, évaluant les effets cumulés avec les autres projets équivalents connus. Cependant, la question de l’impact cumulé d’ouvrage de stockage d’eau sur un même bassin versant est mal appréhendée. Il n’existe pas pour l’instant de méthodologie adaptée au niveau national. Les bureaux d’étude et services de l’Etat font ainsi face à un manque d’outils et de méthodes opérationnels pour instruire les projets de nouvelles retenues. Dans ce contexte, le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer (MEEM), avec l’appui de l’Onema, a sollicité en 2013 une expertise collective auprès d’Irstea, en partenariat avec l’Inra.
Première analyse des APNE sur cette expertise.
Face à l'urgence écologique, aidez-nous à agir en toute indépendance.
Votre contribution donne droit à une réduction fiscale de 66% du montant du don.