Le 9 février, l’ORAMIP, association agréée de surveillance de qualité de l’air avec gouvernance quadripartite (Etat – collectivités – acteurs économiques – associations dont FNE Midi-Pyrénées et personnes qualifiées), présentait les résultats d’une étude intitulée « Caractérisation chimique des particules en trois sites de Midi-Pyrénées ».
L’intérêt de ces travaux est d’améliorer la connaissance sur la réalité des particules PM10, leurs sources, l’exposition réelle des populations afin que les citoyens en tiennent compte dans leurs comportements et les élus et autres acteurs locaux dans la mise en œuvre de politiques publiques et d’actions concrètes de reconquête de la qualité de l’air. Nous rappelons que les particules ont des effets sanitaires certains.
Cette étude a été possible grâce à un co-financement de la Région Midi-Pyrénées.
Les résultats en moyenne annuelle
La campagne de mesures sur une année s’est déroulée du 1er décembre 2013 au 30 novembre 2014.
Parmi les résultats nous avons été frappés de ce qu’en moyenne annuelle, les concentrations en particules PM 10 sont du même ordre dans la vallée du Lot (Prayssac) 19,6 µg/m3, dans le territoire rural du Gers (Peyrusse-Vieille) et à Toulouse en station de fond urbain (Berthelot) 18,4 µg/m3 ; mais l’origine de ces particules est très différente. Ce type d’information, la caractérisation de l’origine, est une avancée réelle en termes de connaissance par rapport à ce qu’il pouvait être fait il y a quelques années.
Les particules observées dans le Lot sont globalement plus chargées du marqueur (le lévoglucosan) issu de la combustion de biomasse (chauffage au bois,…) que les particules observées sur Toulouse ou dans le Gers.
La pollution de fond est celle qui a l’impact maximum en termes de santé sur la population générale.
Des variations selon les saisons et des épisodes annuels de pics de pollution
En hiver, la contribution liée à la biomasse représente 61 % des PM10 dans la vallée du Lot, alors qu’elle ne représente que 32% à Toulouse.
En épisode de pics hivernaux, cette contribution atteint 64 % dans la vallée du Lot et, durant la même période, la contribution la plus importante à Toulouse sont les particules secondaires (44%) résultant d’interactions entre particules primaires provenant du trafic routier et de diverses autres sources.
En période printanière, la contribution liée à la biomasse représente 30 % des PM10 dans la vallée du Lot, alors qu’elle ne représente que 12% à Toulouse. La présence de particules secondaires est prégnante sur Toulouse et le Gers où elle représente 37 %.
En épisode de pics printaniers les particules secondaires pèsent autant à Toulouse (68 %) que dans le Lot (69%). A cette saison les particules primaires provenant du trafic routier réagissent notamment avec l’ammoniac (provenant des épandages agricoles).
Pour aller plus loin
Si l’origine biomasse des particules est prouvée, les sources de ces particules peuvent être encore liées à des activités humaines diverses : cheminées individuelles, appareils de chauffage individuels, chaudières à bois, brûlages à l’air libre, écobuages, …. Des travaux complémentaires seraient nécessaires pour mieux cerner les pratiques locales. Une meilleure connaissance des dispositifs de chauffage individuels (appareils et nature des bois) seront utiles dans l’avenir afin de préciser ces éléments, nous espérons que l’ADEME et la Région travailleront dans l’avenir à mettre à jour ces données qui datent de 2006-2008 (étude OREMIP avec financements Région et ADEME) ; car en 10 ans les appareils neufs label flamme verte sont plus performants, les pratiques de chauffage ont évolué.
A noter aussi que l’ORAMIP vient de débuter une opération de caractérisation similaire sur la vallée de Lourdes.
Pour en savoir plus :
http://oramip.atmo-midipyrenees.org/component/remository/etudes-realisees/midi-pyrenees/Caract%C3%A9risation-chimique-des-particules-en-trois-sites-de-Midi-Pyr%C3%A9n%C3%A9es/?Itemid=800
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