Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), agence spécialisée de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a, le 17 octobre 2013, classé la pollution de l’air extérieur comme cancérogène certain pour l’homme! Le mouvement France Nature Environnement se mobilise pour que cette dégradation inquiétante de notre air soit connue de tous et que la reconquête de la qualité de l’air s’accélère.
France Nature Environnement capture la pollution et l’expose
La saturation de l’air en polluants est une réalité que le citoyen constate sur les murs et éprouve au quotidien au prix de la dégradation de sa santé. Notre fédération nationale, FNE, a déjà mis en place, à Paris, en novembre 2013, un dispositif permettant de visualiser la présence de ces polluants dans l’air qui nous entoure : un cube immaculé installé sur le toit d’un immeuble qui, en une semaine, laisse apparaître un message rendu lisible par le dépôt des polluants présents dans l’air1.
Cette année, en installant à Toulouse des capteurs* sensibles à la présence de polluants atmosphériques, FNE Midi-Pyrénées veut montrer que, ici aussi et quelle que soit la zone urbaine, l’air est irrespirable.
Un air irrespirable qui coûte cher à la santé et au porte-monnaie des français
La facture est conséquente, de l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros par an en France métropolitaine rien que pour les coûts sanitaires2 liés à l’air extérieur! Une mauvaise qualité de l’air a pour conséquences une augmentation des consultations médicales, des passages aux urgences, des prescriptions de médicaments, des journées d’absence au travail, mais aussi la dégradation des bâtiments publics et la baisse du rendement des cultures pour ne citer que quelques exemples. Selon José Cambou, Vice-présidente de FNE Midi-Pyrénées : « nous devons faire face à un réel problème de santé publique ».
Changeons les mobilités pour mieux respirer
Les études montrent que la pollution de fond, celle à laquelle nous sommes exposés tous les jours, a plus d’impact sur la santé (des personnes considérées en bonne santé) que les pics ponctuels de pollution de l’air3.
La pollution de fond, contrairement à la pollution de pointe ou de proximité, est la pollution ambiante à laquelle nous sommes tous exposés. En zone urbaine, une évolution de notre modèle de mobilité serait le principal levier pour améliorer la qualité de notre air.
Des solutions existent pour mettre fin à l’hégémonie des voitures en ville et à l’acheminement des marchandises par camions diesel : développer les modes doux (vélo et marche) alternatifs à la voiture solo (covoiturage, transports collectifs, …) ; modifier les comportements pour se rendre au travail grâce au plan de déplacements entreprises ; agir sur la fiscalité pour taxer la pollution et dégager ainsi des ressources pour financer les alternatives ; développer un transport durable des marchandises vers le centre ville (initiatives « dernier kilomètre durable ») en favorisant les véhicules les moins polluants ; etc.
Pour José Cambou, « En matière de mobilité, ce qu’il faut c’est faire moins de transport mais aussi mieux et autrement. Et puis il n’y a pas une seule et unique bonne solution… il faut tenir compte des réalités de chaque territoire pour améliorer les choses ! ».
* Nous avons enregistré des concentrations de polluants à Toulouse en temps réel – synthèse à venir https://www.fne-op.fr/index.php?rubrique_id=232
1 http://www.fne.asso.fr/fr/nos-actions/sante–environnement/rendez-moi-mon-air/le-cube.html2 Rapport de la Commission des comptes de l’économie et de l’environnement de 2012
3 Pour aller plus loin, article « Une pollution chronique qui persiste » http://www.la-croix.com/Ethique/Environnement/Sur-le-long-terme-la-qualite-de-l-air-s-ameliore-2014-11-04-1259062
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