Le préfet de région nouvellement nommé s’apprêterait à valider le tracé de référence du projet autoroutier CASTRES – TOULOUSE dans les prochains jours, tracé qui a fait l’objet ce matin d’une présentation au comité de suivi, accompagné du calendrier jusqu’à l’enquête publique prévue pour fin 2015. Or cette validation est en l’état raisonnablement impossible et à haut niveau de risque pour le préfet.
Un projet autoroutier qui suscite désormais un rejet massif et collectif.
Le tracé de référence, choisi uniquement en raison de son moindre coût pour le maître d’ouvrage (mais aux plus forts impacts pour les territoires traversés), a aussi été présenté mi-juin aux communes concernées par le projet autoroutier. Il a fait l’objet d’un rejet massif et collectif de 13 communes du Tarn et de la Haute-Garonne représentant près de la moitié de l’itinéraire. Les maires de ces 13 communes ont écrit au préfet et aux présidents des collectivités (conseil régional et conseils généraux 31 et 81) pour enfin être consultés et entendus sérieusement. Leurs conseils municipaux ont délibéré en exigeant que soit désormais étudiée la seule solution au bénéfice de tous : l’aménagement au juste besoin et à moindre coût de la RN126.
Frédéric Manon, membre du Bureau de FNE Midi-Pyrénées résume ainsi le contexte : « Le précédent préfet de région ainsi que le directeur de la DREAL prétendaient que les associations étaient les seuls à s’opposer au projet autoroutier, chacun constate aujourd’hui que c’est loin d’être le cas. En refusant les demandes des élus et des associations sur l’étude de l’aménagement raisonné de la RN126, le nouveau préfet pourrait engager l’Etat vers un véritable « casus belli citoyen ».
Une autoroute hautement improbable avec la réforme territoriale et la suppression de l’écotaxe au profit d’un « péage de transit ».
L’autre point majeur abordé lors de ce comité de suivi, c’est l’improbable financement du projet autoroutier assumé à plus de 40% (180 M€) par l’Etat et les collectivités (montant « parachuté » par la DREAL et jamais démontré, et qui paraît sous-estimé de 80-100%). En effet, les décisions de principe prises fin février par le conseil régional Midi-Pyrénées et le conseil général du Tarn pour participer au financement du projet autoroutier (90 M€) n’ont aucune valeur dans la mesure où, dès 2016, ces collectivités seront a priori totalement modifiées. Les projets de loi issus du Conseil des ministres du 18 juin ont pour objet, notamment de modifier les périmètres de notre région (fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), et de supprimer aux conseils généraux leur compétences en matière routières ainsi que leur possibilité de financer des projets n’étant plus dans leur compétence. .
Enfin, l’écotaxe devenue « péage de transit » sur à peine 4000 km de routes sur les 15000km prévus au départ, ne devrait rapporter qu’environ 500 millions d’euros annuels au lieu des 1,2 milliards escomptés. Or, c’est la seule source de financement de l’Etat via l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France) pour les projets d’infrastructure comme Castres -Toulouse.
Pour José Cambou, Vice-présidente de FNE Midi-Pyrénées : « Comment l’Etat pourrait-il sérieusement engager fin 2015, en pleine réforme territoriale et avec la baisse des ressources due à la suppression de l’écotaxe au profit d’un « péage de transit » l’enquête publique du projet d’autoroute Castres – Toulouse ? Toutes les conditions législatives et financières sont réunies pour que ce projet n’aboutisse jamais. Il est donc plus qu’urgent que le préfet de région se penche enfin sur les solutions alternatives au projet autoroutier et réoriente le débat sur ce que nous défendons depuis 7 ans déjà.».
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