Le Ministre de l’agriculture a confirmé fin 2013 la possibilité pour chaque Préfet d’autoriser l’épandage aérien de pesticides. Vous avez bien lu, ce n’était pas en 1972 ou en 1994, c’était le 23 décembre dernier…
L’épandage aérien de produits phytopharmaceutiques peut avoir des « effets néfastes importants sur la santé humaine et l’environnement, à cause notamment de la dérive des produits pulvérisés » [Directive 2009/128/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 octobre 2009].
Nos associations, avec le syndicat des apiculteurs de Midi-Pyrénées, s’étaient fortement mobilisées à ce sujet lors des épandages de 2012 en Midi-Pyrénées et ont participé activement à la consultation du public relative à cet arrêté, qui s’était tenu en catimini en plein mois d’août 2013. Pourtant, malgré les nombreuses contributions s’opposant très majoritairement à ce projet (299 contre sur 319
contributions), et l’engagement n°21 du 1er Ministre et du Ministre de l’agriculture lors de la conférence environnementale de 2012, le Gouvernement persiste à rendre possible l’épandage aérien de produits chimiques toxiques.
Il est donc temps de chercher les raisons de cet entêtement.
Est-ce pour permettre à l’agriculture française de produire des denrées de qualité et de rendre le pays autonome en céréales ?
Personne ne peut raisonnablement y croire puisque l’on peut atteindre des rendements et des niveaux de qualité très satisfaisants sans l’épandage aérien.
Cet arrêté a-t-il été pris sous la pression de quelques gros céréaliers ?
Impossible puisque l’État nous affirme qu’il ne cède pas aux lobbies quand cela va à l’encontre de la protection de l’environnement ou de la santé publique.
Est-ce par automatisme (un malheureux « Enregistrer sous… » du fichier contenant l’arrêté) que le Ministère reconduit celui-ci ?
Soyons sérieux…
Après enquête nous ne voyons qu’une seule explication. Cet arrêté a pour objectif caché de soutenir le trafic aérien, et donc indirectement l’industrie aéronautique. CQFD.
Un conseil, au printemps, rentrez les enfants et les abeilles quand vous entendrez l’aéroplane au dessus des champs.
Rémy Martin, Président de FNE Midi-Pyrénées
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