Un débat public … étêté !
Les associations de protection de la nature et de l’environnement qui suivent ce projet de près, s’étonnent de constater que les travaux de défrichement du site aient commencé avant la fin de l’enquête publique et ses conclusions. En effet, ayant lu et fait des observations sur le dossier soumis à enquête publique, elles soulèvent des lacunes qui ne peuvent qu’engendrer une demande d’études complémentaires sur le site. Or comment compléter un diagnostic si la zone a déjà été défrichée ?
« Ce débat public est un non-sens ! Comment peut-on prendre des autorisations devant normalement découler de ce débat avant que celui-ci ne soit terminé et sans en attendre les conclusions ? A quoi joue l’autorité administrative en accordant une telle autorisation2 ? Nous demandons l’arrêt immédiat de toute activité sur le site afin de respecter a minima le principe de participation du public inscrit dans la Constitution3 », déclare Robert CAMPGUILHEM des Amis de la Terre – Groupe du Gers. Force est de constater que les travaux de défrichement se déroulent dans des conditions qui ont un impact important sur l’environnement.
Pourtant un dossier d’enquête publique insuffisant …
Dans un courrier co-signé par FNE Midi-Pyrénées, FNE 65 et Les Amis de la Terre-Groupe du Gers, les associations soulèvent les insuffisances du dossier soumis à enquête. En effet, il ne comporte aucune étude alternative comparative comme la réduction des prélèvements, etc. Pour apprécier le bien-fondé de ce projet nous demandons que le dossier soumis à l’enquête soit complété par des informations précises sur l’évolution de la surface irriguée dans les vallées de l’Adour et de l’Arros sur les cinq dernières années, il est nécessaire aussi de connaître les volumes des prélèvements annuels autorisés et celui des prélèvements réellement effectués, au moins depuis 2009. Cela permettrait d’avoir un état initial de référence fiable pour contrôler l’évolution ultérieure de la situation, évitant ainsi l’augmentation des prélèvements.
De plus, rien dans l’étude n’évalue la détérioration chimique des eaux provoquée par la modification de température et la concentration en substances chimiques. A ceci s’ajoute l’absence de justification du débit minimal biologique fixé à 1 litre par seconde en sortie de la retenue, devant garantir la vie aquatique dans le ruisseau (présence notamment d’espèces protégées : Salamandre tachetée, Triton palmé, Fauvette grisette et Cisticole des joncs).
Enfin, la création, le remplissage et l’utilisation de cette retenue concerne l’Adour, l’Arros et les différents canaux de distribution, l’étude hydrographique ne doit donc pas se limiter au ruisseau La Barne mais prendre en compte tous ces écoulements.
1.En Mairie de Plaisance-du-Gers et sur http://www.hautes-pyrenees.gouv.fr/ouverture-d-une-enquete-publique-a1855.html 2.Arrêté du 27 février 2013 3.Article 7 de la Charte de l’environnementFace à l'urgence écologique, aidez-nous à agir en toute indépendance.
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