Le 18 janvier 2010, 450 litres d’effluents radioactifs provenant de la centrale de Golfech ont été accidentellement déversés dans le milieu naturel.
La présence de tritium et de carbone 14 a été décelée dans des plantes aquatiques en aval de Golfech et des traces de Tritium constatées depuis mars dernier dans la nappe phréatique présente sous le site de la CNPE (Centrale Nucléaire de Production d’Electricité)de Golfech.
Hydrogène radioactif, le tritium est un élément cancérigéne aisément absorbé par les organismes vivants. Une fois rejeté dans l’environnement, il contamine l’eau, la faune, la flore et les personnes.
L’incident, pourtant déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), n’a pas fait l’objet de procédure de prévention auprés de la population riveraine et n’a été signalé à la CLI (Commission Locale d’Information) que 3 mois après la fuite.
Une plainte a donc été déposée contre EDF le 6 novembre 2010 par le Réseau Sortir du Nucléaire, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et France Nature Environnement Midi-Pyrénées pour dénoncer des rejets qui exposent les riverains à une radioactivité insidieuse.
En effet, plusieurs séries d’infractions sont reprochées à EDF sur le fondement de la loi dite « TSN » (Transparence et Sécurité Nucléaire) du 13 juin 2006 et de son décret d’application du 02 Novembre 2007 qui mettent en lumière tant des défaillances techniques qu’humaines.
La réglementation des installations nucléaires de base (INB) est basée sur un pilier fondamental : la prévention des risques. Or, c’est justement une violation manifeste de cette obligation de prévention que les associations requérantes reprochent à EDF.
En effet, c’est notamment à la suite de pannes qui auraient dû être vérifiées, de stockages dans des fosses non étanches, d’alarmes défaillantes et d’un manque de réactivité des différents agents, peu formés aux risques environnementaux et qui sont intervenus plusieurs mois après la fuite, que la nappe phréatique est aujourd’hui polluée au tritium.
En première instance, le Tribunal de police de Castelsarrasin avait relaxé EDF pour ce déversement accidentel.
La Cour d’appel de Toulouse a condamné lundi EDF pour deux contraventions :
– Utilisation d’un système d’alarme inadapté et retard dans la vidange de la cuve ne béton non-étanche ;
– Entreposage de liquide toxique, radioactif, inflammable, corrosif ou explosif dans un dispositif non-étanche.
La Cour a condamné EDF à une amende de 2.000 euros, ainsi que des dommages et intérêts aux associations qui avaient demandé la citation du groupe devant la justice.
Cette décision, qui n’a pas de précédent en France, est de bonne augure pour le respect des règles de sureté nucléaire.
Face à l'urgence écologique, aidez-nous à agir en toute indépendance.
Votre contribution donne droit à une réduction fiscale de 66% du montant du don.